Fistule cutanée

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire (page 29-32)
Information dentaire
Les complications infectieuses locales, régionales et même à distance d’origine dentaire sont très fréquentes. Elles font suite à une mortification pulpaire ou à des infections parodontales. Les fistules cutanées sont des séquelles particulières des complications infectieuses mal ou non traitées. Elles posent généralement un problème de diagnostic : la dent causale est habituellement asymptomatique, incitant le patient à se rendre en consultations de dermatologie pour résoudre un problème esthétique facial, tout en niant le problème dentaire, ce qui aboutit à un échec thérapeutique. Le traitement d’une fistule cutanée d’origine dentaire passe obligatoirement par une étape de traitement de sa porte d’entrée. Une prise en charge adaptée à la cause permet de réduire les désagréments esthétiques et des destructions tissulaires irréversibles.

Complication postextractionnelle rare

Les fistules cutanées d’origine dentaire représentent des séquelles particulières faisant suite à des poussées infectieuses successives non ou insuffisamment traitées [1, 9]. Après extraction dentaire, un défaut de curetage peut laisser en place un tissu de granulation qui se comporte comme un foyer infectieux potentiel, cliniquement muet, induisant des complications locorégionales ultérieures, le plus souvent un kyste résiduel. Les fistules cutanées de la face peuvent représenter des complications postextractionnelles rares.
Ce sont des communications anormales apparaissant entre un foyer infectieux dentaire et/ou parodontal et la surface du visage au cours d’un processus évolutif pathologique. Elles peuvent traduire l’extériorisation d’une infection développée à bas bruit [9].
La localisation de la fistule cutanée dépend de la dent causale, de l’emplacement des racines, de l’épaisseur des corticales osseuses et des insertions musculaires [1, 4, 7]. Elle se situe le plus souvent au niveau des joues, du menton et de l’angle mandibulaire [7].

Cas clinique
Un patient âgé de 74 ans, sans antécédents médico-chirurgicaux, s’est présenté à la consultation pour une fistule cutanée au niveau du menton, côté droit, évoluant depuis six mois. L’anamnèse a révélé plusieurs consultations chez des dermatologues et des chirurgiens-dentistes avec prise d’antibiotiques et d’anti-inflammatoires, sans régression.
L’examen exobuccal a noté une fistule cutanée bourgeonnante, productive au niveau du menton, côté droit, avec rétraction de la peau tout autour (fig. 1).

L’examen endobuccal a montré une édentation bimaxillaire subtotale avec trois dents mandibulaires résiduelles : 37, 33 et 47. Aucune de ces trois dents ne pouvait expliquer l’origine de la fistule. La crête mandibulaire présentait une fistule muqueuse de 1 mm de diamètre et de 5 mm de profondeur à l’emplacement…

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