La maxillectomie consiste à faire l’exérèse chirurgicale des deux maxillaires (1).
Dans le cadre d’une exérèse carcinologique, elle représente parmi les pertes de substances des voies aéro-digestives supérieures (VADS) une difficulté majeure pour sa réhabilitation prothétique.
Les tumeurs malignes des VADS se retrouvent le plus souvent chez le patient alcoolo-tabagique (2). Les carcinomes épidermoïdes représentent la majorité de ces tumeurs dont le point de départ se situe au niveau de la voûte palatine et des gencives maxillaires (fig. 1).
La fréquence de cette pathologie est loin d’être négligeable (3). Ainsi, en 2000, plusieurs études ont montré que les tumeurs malignes de la cavité orale sont particulièrement fréquentes en France où leur incidence annuelle a été évaluée à 16 800 hommes et 2 800 femmes sur 19 600 nouveaux cas (1, 4).
Dans un but thérapeutique, plusieurs classifications des pertes de substances ont été proposées (5-10).
Pour une meilleure prise en charge de ces défauts, faire référence à une classification s’avère nécessaire. Celle élaborée en 2005 par Boutault (11) prend en compte le délabrement de l’architecture osseuse, mais aussi le volume du defect, l’état de la denture et propose un pronostic pour chaque réhabilitation. Verticalement, elle concerne l’infrastructure, la mésostructure et la suprastructure de l’architecture de la face, horizontalement toute ou une partie de la voûte palatine.
Cliniquement les conséquences d’une maxillectomie totale sont fonctionnelles esthétiques, psychologiques et physiques, ce qui rend cette chirurgie carcinologique mutilante très handicapante (12, 13).
Citons notamment des difficultés d’élocution, par fuite d’air expiré dans les fosses nasales (14) ; des troubles masticatoires en cas d’absence de dents et des maxillaires (15) rendant l’utilisation d’une sonde gastrique pour l’alimentation…