Proposition d’une nouvelle grille de classification des altérations dentaires volontaires en anthropologie

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire (page 18-21)
Information dentaire
Les altérations dentaires volontaires, ou mutilations dentaires, sont un phénomène culturel toujours d’actualité qui intéresse depuis longtemps les anthropologues (Magitot, 1880). Depuis le XIXe siècle, des classifications ont été élaborées, basées sur des types morphologiques issus de zones géographiques ou de synthèses incomplètes [3, 4] (fig. 1).
Dans un souci de clarification et d’actualisation, l’objectif de notre travail est de proposer une classification morpho-descriptive et évolutive alliant précision et exhaustivité, dont la structure permet un référencement rapide par l’utilisateur.

Mutilations soustractives

Notre classification morpho-descriptive est fondée sur une répartition en types et sous-types, selon l’aspect de la dent après traitement mutilatoire. Leur désignation respecte ensuite un code alphanumérique à plusieurs étages :
1. Désignation de chaque famille, type ou sous-type par une unique lettre.
2. Chiffres réservés uniquement aux nombres.
3. Utilisation de parenthèses pour combiner des sous-types de même niveau en créant des bifurcations.

Description des altérations
Notre classification s’organise autour de cinq familles d’altérations.
1. Les coronoplasties désignent toute altération des tissus dentaires destinée
à modifier la forme de la couronne, sans la supprimer totalement.
2. Les améloplasties présentent une profondeur moindre, approximativement l’épaisseur de l’émail.
3. Les ornements désignent la mise en place sur la dent d’une pièce cosmétique.
4. Le laquage désigne l’application d’un enduit teintant recouvrant la totalité ou une partie des dents visibles.
5. La suppression vise à établir l’absence clinique d’un élément de la muraille dentaire.

Dans cet article, nous nous limiterons à décrire les mutilations soustractives.

Famille C : coronoplasties [1], (fig. 2)



Le type A, ou appointuchage, donne à la dent la forme d’une pointe unique. Le sous-typage est établi
en fonction de la morphologie.
• P (plat) : suppression des deux angles d’une incisive.
• R (arrondi) : lignes de fracture concaves.
• C (conique) : préparation coronaire périphérique de la dent.

Le type D désigne les diastèmes
obtenus par suppression d’un bord proximal. Les sous-types correspondent
à l’anatomie du nouveau bord.
• V (vertical) : reproduction ou élargissement d’un diastème naturel.
• E (à épaulement) : décrochement entre le profil d’émergence et la nouvelle limite coronaire proximale.
• O (oblique) : peut former une pointe lorsque la ligne de coronoplastie

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