Depuis Moss et sa théorie sur les matrices fonctionnelles, il est admis que les structures cranio-faciales sont influencées dans leur développement par le patrimoine génétique mais aussi par leur environnement musculaire et les fonctions. Ainsi, les dents et leur structure osseuse sont en équilibre entre des groupes musculaires antagonistes et symétriques : on parle de « couloir neutre » de Château quand ces forces musculaires sont équilibrées.
Les fonctions orofaciales de déglutition, ventilation, mastication sont souvent perturbées (on parle de dysfonctions) au cours des malocclusions dentaires. A ces problèmes physiologiques peuvent s’ajouter des parafonctions, la plus connue étant la succion digitale, qui compliquent le tableau clinique et nécessitent une prise en charge précoce afin d’interrompre le processus de déformation dento-squelettique.
Place de l’éducation fonctionnelle dans le plan de traitement
Lors de son examen clinique, l’orthodontiste examine donc attentivement le schéma fonctionnel de son patient en observant le comportement lingual (au repos et à la déglutition), le mode de ventilation du patient (oral, nasal ou mixte), le cycle masticatoire et les articulations temporomandibulaires et en testant la tonicité musculaire (hypo ou hypertonie).
Si le diagnostic de dysfonctions est posé, alors le plan de traitement comportera un volet de rééducation fonctionnelle. Cette dernière consiste à interposer des dispositifs modifiant les fonctions afin de les normaliser, ces dispositifs pouvant être accompagnés ou non d’exercice. Ce type de traitement est plutôt destiné à l’enfant jeune en pleine croissance et capable de coopérer, l’âge idéal étant de 7 à 12 ans. Il peut néanmoins être entrepris chez l’adolescent et l’adulte mais les résultats et la coopération peuvent s’avérer plus aléatoire.
En thérapeutique bioprogressive, il existe 3 niveaux de procédures d’éducation fonctionnelle en fonction…