Les possibilités des techniques de collage doivent nous faire passer de concepts biomécaniques à des concepts adhésifs. Le concept suggéré par différents auteurs du « No Post, No Crown » (plus de tenon, plus de couronne) a parfois du mal à trouver une écoute attentive chez certains praticiens pour qui la notion d’acte remboursable reste un facteur majeur décisionnel dans leur thérapeutique. Ce qui peut largement se comprendre dans le système français, mais qui reste préjudiciable pour la pérennité des organes dentaires. Il faut ainsi préciser que Vailati a, dès 2008 [1], mis en avant le problème de la reconstitution d’une dent fortement délabrée dans le cas de reconstruction totale où la préservation tissulaire est le guide thérapeutique majeur. En effet, face à de fortes érosions, la motivation thérapeutique ne devrait plus être de dépulper systématiquement la dent, mettre un ancrage radiculaire métallique et réaliser une coiffe périphérique (fig. 1).
Les recommandations
Le rapport de l’ANAES (Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé), devenue la Haute Autorité de santé, date de 2003 [2]. Sa conclusion stipule que « l’analyse de la littérature n’a pas permis de définir les indications et contre-indications des deux types de reconstitutions corono-radiculaires. Cette analyse montre que, quelle que soit la technique mise en œuvre, le respect strict des procédures opératoires conditionne le succès et la pérennité de la reconstitution. L’absence de littérature probante n’a pas permis au groupe de travail de définir les indications de l’une ou l’autre des techniques de reconstitution corono-radiculaire. Le groupe d’experts a identifié les facteurs à prendre en compte lors du choix de la technique et il a défini les contre-indications de chaque technique. Compte tenu de l’insuffisance de preuves scientifiques, le praticien…