Ulcérations nécrotiques de la langue

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire (page 21-23)
Information dentaire
La langue est le siège fréquent d’ulcérations. La plupart sont bénignes et d’origine traumatique. Parmi les nombreuses étiologies responsables d’ulcérations linguales bénignes, on retrouve les ulcérations secondaires à une ischémie qui s’accompagnent toujours de vives douleurs ; leur taille, qui dépend du diamètre de l’artère atteinte, peut être importante en raison du caractère terminal de la vascularisation de la langue.



Motif de la consultation. Patiente âgée de 76 ans, envoyée pour un avis spécialisé devant la persistance de 2 ulcérations profondes sur le dos de la langue.

Histoire de la maladie. Depuis 3 semaines, présence de 2 lésions initialement très douloureuses sur le dos de la langue, chez une patiente traitée depuis 6 mois pour un myélome multiple par l’association prednisone-chimiothérapie.

Interrogatoire. La patiente présentait depuis 6 mois un myélome multiple qui semblait bien répondre au traitement ; ce dernier était bien toléré.

Examen clinique. Sur le dos de la langue, on observait 2 pertes de substance, à grand axe antéro-postérieur, parallèles aux bords de la langue. Celle de droite possédait des bords nets et réguliers, celle de gauche des bords nets mais déchiquetés ; elles avaient une profondeur de 2 mm et leur fond plat était soit charnu, soit recouvert de fibrine. Les douleurs avaient presque totalement régressé. Il n’y avait pas d’inflammation associée ni de base infiltrée et les bords étaient souples. La muqueuse de la pointe de la langue et autour de la perte de substance gauche était violacée, aspect caractéristique d’une cyanose. Ce tableau clinique, chez une femme âgée, faisait suspecter une maladie de Horton.

Examen paraclinique. La VS (vitesse de sédimentation) et la CRP (protéine C réactive), normalement très élevées dans la maladie de Horton, ne constituaient pas des données fiables en raison du myélome et de son traitement. La biopsie de l’artère temporale superficielle a permis d’écarter le diagnostic de maladie de Horton (qui était peu probable en raison du traitement par la prednisone) et elle a révélé la présence de dépôts amyloïdes.

Synthèse. Dans l’amylose généralisée, l’atteinte des vaisseaux de petit calibre est constante, mais elle reste le plus souvent subclinique ; celle des artères de moyen et de gros calibre est plus rare. C’est dans l’amylose AL (amylose…

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