Retraite Madelin : perte de 30 % de retraite et fin des garanties contractuelles !

  • Par
  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
Information dentaire
à la suite des « recommandations », très soutenues, de la Banque Centrale Européenne, tous les organismes d’assurance et de banque sont tenus d’éditer les nouveaux contrats à taux technique 0 % et de modifier les anciens contrats à partir des nouvelles cotisations. Sur les rares bons contrats, ce qui est acquis avant les modifications reste acquis. En revanche, pour les autres contrats, les organismes concernés en ont profité pour baisser d’environ 30 % les rentes acquises. Explications.

Qu’est-ce que le taux d’intérêt technique ?

Le taux d’intérêt technique, faussement appelé « taux minimum garanti », est un taux d’intérêt précompté par les organismes d’assurances et les banques, permettant de calculer de manière virtuelle votre rente à la retraite. Plus ce taux est élevé, plus la rente prévisible semble importante. Mais en contrepartie, plus ce taux est élevé, moins la rente sera revalorisée pendant la retraite.
Avec un rendement net de 2,2 % et un taux d’intérêt technique (déjà inclus dans le calcul de la rente) de 2 %, la rente ne sera revalorisée que de 2,2 % – 2 % = 0,2 %.
Avec un taux technique à 0 %, la rente sera revalorisée de 2,2 %. Sur la durée statistique de vie, un taux d’intérêt technique à 0 % vous sera plus favorable.
Conséquences : sur la majorité des anciens contrats, la rente ne pourra pas être revalorisée d’une année sur l’autre (ou très peu). Sur le long terme, cela engendre une baisse très importante en pouvoir d’achat. Pour beaucoup de contrats, le carrosse risque de se transformer en citrouille.
 

Que se passe-t-il sur les rares bons contrats ?

Les rentes acquises avant la modification restent acquises avec les garanties précédentes.
À partir des cotisations de 2017-2018, et suivantes, un nouveau calcul est appliqué en tenant compte des nouvelles normes à la baisse, mais en conservant le principe des garanties précédentes.
Sur des durées courtes, la disparition du taux d’intérêt technique précompté peut être défavorable sur les nouveaux versements.
En revanche, sur des durées plus longues, les meilleurs des nouveaux contrats peuvent être plus favorables que les anciens. En effet, le taux d’intérêt technique n’est plus précompté, mais, en compensation, il est versé chaque année la totalité du rendement réel.
Et les organismes ne peuvent plus se cacher derrière le taux d’intérêt technique pour minimiser le rendement restitué. Un peu de transparence ne peut pas faire de mal.
 
 

Que se passe-t-il sur les mauvais contrats, majoritaires sur le marché ?

La majorité des organismes ont profité de ces changements pour supprimer tout ce qui était garanti précédemment (taux de conversion en rente, garantie du niveau des rentes, prise en charge en cas d’arrêt de travail ou d’invalidité, garanties pour les héritiers en cas de décès, etc.).
Par exemple, les compagnies d’assurances qui garantissaient un taux de conversion en rente, assurant ainsi un réel niveau de rente à la retraite par rapport à un capital atteint, ont profité de la modification sur le taux d’intérêt technique pour supprimer des contrats en cours ce taux de conversion en rente et toutes les autres garanties, et baisser le niveau des rentes acquises avant la modification.
Si vous avez l’un de ces contrats, non seulement vous venez de perdre la plupart des garanties fondamentales qui y figuraient, mais en plus vous avez perdu 30 % au minimum sur les rentes acquises. Nous pouvons facilement imaginer les dégâts causés sur les contrats qui ne garantissaient déjà pas grand-chose…

Comment éviter cela ?

Il ne faut pas attendre le jour de la retraite pour s’en préoccuper.
La première démarche est de vérifier, par une analyse approfondie, si votre ou vos contrats entrent dans le cadre défavorable de ces contrats.
Sachez qu’il existe d’excellents contrats avec des systèmes de calculs plus favorables.
Une étude comparative approfondie est nécessaire.

Depuis le 1er janvier 2018, tous les compteurs sont remis à zéro. Quelle que soit l’ancienneté de votre contrat, c’est comme si vous en aviez souscrit un nouveau à cette date, puisque presque toutes les garanties antérieures ont disparu. Il est donc souhaitable de le comparer avec les nouveaux contrats. Il y a de fortes probabilités de trouver mieux.

Thèmes abordés

Commentaires

Laisser un commentaire

Sur le même sujet

Vie de la profession

Des solutions pour prévenir les TMS

Comment agir pour prévenir les troubles musculosquelettiques (TMS) en entreprise ? L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) vient de publier...
Vie de la profession

Article réservé à nos abonnés Essor des usineuses et des imprimantes 3D dans les cabinets dentaires

Dans le contexte actuel de révolution technologique, les cabinets dentaires bénéficient de l’avènement des usineuses et des imprimantes 3D, des outils...
Vie de la profession

Elections professionnelles : les praticiens hospitaliers appelés aux urnes

Les quelques 90 000 professionnels de santé hospitaliers, médecins, pharmaciens et environ 5 500 chirurgiens-dentistes sont appelés à élire, du...
Vie de la profession

Article réservé à nos abonnés Sur dix ans, les revenus professionnels progressent moins vite que l’inflation

Après la hausse spectaculaire des revenus professionnels de 14,51 % en 2021, les revenus 2022 s’érodent de 2,65 % selon...
Vie de la profession

Etudiants en dentaire : participez à l’enquête « Bien être » de l’UNECD

L’Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire (UNECD) lance sa quatrième enquête « Bien être » auprès des étudiants en chirurgie dentaire....
Vie de la profession

Aspiration haut débit : utile face aux bioaérosols mais grande source d’inconforts

L’utilisation d’une aspiration haut débit au fauteuil est ressentie par les chirurgiens-dentistes et les assistant(e)s dentaires comme une protection plutôt...