Erythème médio-palatin : ce n’est pas toujours une candidose !

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire (page 35-37)
Information dentaire
L’érythème constitue une lésion élémentaire le plus souvent synonyme d’inflammation.
Sur la peau, cet érythème disparaît à la vitropression. Plus rarement, un érythème peut être secondaire à une lésion vasculaire, un purpura, une érythrodermie, une toxidermie médicamenteuse, il peut être observé dans certaines affections comme le lichen, le lupus, la dermatomyosite… ou lorsqu’il existe une diminution de l’épaisseur de la muqueuse par élimination des couches superficielles (langue éographique) ou par atrophie de la muqueuse.

Motif de la consultation. Patient de 69 ans venu consulter sur les conseils de son chirurgien-dentiste traitant.

Histoire de la maladie. Deux semaines auparavant, lors d’un examen de contrôle, son chirurgien-dentiste a découvert une lésion palatine asymptomatique.

Interrogatoire. Le patient était atteint d’une bronchopneumonie chronique obstructive évoluant depuis plusieurs années, qu’il traitait par des inhalations de Seebri Breezhaler® (un bronchodilatateur) et de Vannair® (un corticoïde associé à un bronchodilatateur) et il effectuait régulièrement un rinçage de la cavité buccale avec de l’eau après chaque inhalation. Il prenait également un traitement hypocholestérolémiant (Sortis®) et antiagrégant plaquettaire (aspirine).

Examen clinique. On observait un érythème palatin étendu siégeant sur le palais dur et le voile. La plage principale était médio-palatine, bien limitée, comportant par endroits des érosions ou un enduit blanchâtre ou jaunâtre. Il existait une plage secondaire sur le versant droit de la voûte palatine. En regard de la plage principale, on notait la présence sur la langue d’une plage érythémateuse et dépapillée médio-linguale presque aussi étendue que la plage palatine.

Examen paraclinique. Comme l’aspect clinique et l’anamnèse étaient assez caractéristiques d’une candidose buccale chronique en foyers, il a été décidé de réaliser d’emblée un traitement antifongique (fluconazole 50 mg, 1 cp le soir x 7 j).

Synthèse. Les inhalations à base de corticoïdes favorisent le développement des candidoses buccales parce que soit le rinçage de la cavité buccale à l’eau n’est pas toujours suffisant pour les prévenir, soit le patient ne le fait pas correctement. Pour traiter les candidoses buccales, on prescrit régulièrement du fluconazole, car la résistance aux imidazolés concerne principalement les sujets séropositifs pour le VIH ; sa toxicité hépatique est rare pour les traitements…

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