Interview d’Olivier Carcuac – Europerio 2022

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  • Publié le . Paru dans Parodontologie Implantologie Orale, un nouveau regard n°3 - 15 septembre 2022 (page 12-14)
Information dentaire
Lors du congrès Europerio10 à Copenhague, le Docteur Olivier Carcuac a donné une conférence sur le traitement chirurgical non reconstructif des péri-implantites. Très intéressé par l’implantoplastie (voir articles PIO 1 et 2 de 2021), je suis allé à sa rencontre après sa présentation pour en discuter avec lui. Nous avons tout d’abord échangé sur son parcours, riche et très international. Le Dr Olivier Carcuac a en effet obtenu son diplôme de chirurgie dentaire en France. Puis, il est parti en Suède où il a complété sa formation par une spécialisation en parodontologie. Travaillant dans le département de parodontologie de l’Institut d’odontologie de l’Université de Göteborg, le Dr Carcuac a soutenu en 2015 son doctorat intitulé « Parodontite et péri-implantite - Études expérimentales et cliniques ». Et depuis sept ans, il partage son temps entre son activité de chercheur et d’enseignant à l’Université de Göteborg et sa pratique privée de parodontologie et implantologie à Dubaï.

Arthur Brincat : Vous avez publié dans une étude récente que l’on observe à 5 ans 5 fois plus de récidives de péri-implantites en cas de traitement chirurgical sur des implants à état de surface modifié (rugueux) par rapport aux implants à état de surface non modifié (lisse).  Ces résultats ont-ils changé vos protocoles
chirurgicaux, notamment en faveur de l’implantoplastie ? 

Olivier Carcuac (DDS, MSc Perio, PhD) : C’est une bonne question qui, à mon avis, manque d’évidence scientifique.

Le premier problème est qu’il n’y a pas d’étude scientifique contrôlée qui supporte que l’implantoplastie aurait un bénéfice particulier dans le traitement. Des études ont été réalisées sur des biopsies humaines où l’on voit que les particules de titane qui peuvent se trouver dans les tissus sont toujours associées à une réponse tissulaire très agressive. Même si l’on nettoie bien, il persistera toujours des particules fines qui provoqueront une réponse tissu­laire aiguë. C’est mon premier souci avec l’implantoplastie.

Le deuxième souci se situe au niveau mécanique, l’implantoplastie étant préparée dans la partie marginale de l’implant où le stress mécanique est le plus important. Je pense que cela peut avoir des répercussions néfastes en termes de stress au niveau des reconstructions. Cela a été rapporté par des études sur des implants de faibles diamètres, notamment avec des fractures d’implants.

Je ne pratique donc pas l’implantoplastie parce que j’estime que son innocuité n’est pas scientifiquement prouvée. Je ne vois pas l’avantage d’y recourir. Lorsqu’elle est faite, elle est marginale, dans la majorité des cas dans la partie supra-muqueuse, exposée à la cavité orale, accessible au brossage, et je ne sais pas si le fait d’enlever les spires de l’implant a vraiment un intérêt particulier dans la maintenance péri-implantaire.

A.B. : Alors, revenons…

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