l’Art de flâner…

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°26 - 30 juin 2021 (page 88-94)
Information dentaire
Indolence estivale ou réel besoin de lâcher prise ? On peut avoir réclamé contre vents et marées la réouverture des hauts lieux culturels et éprouver aussi, cet été, l’envie de préférer les petites routes au mainstream, l’inattendu au couru, le mezzé vagabond à l’incontournable menu dégustation. C’est d’ailleurs la recette et le conseil d’André Dhôtel, à qui l’on doit Le Pays où l’on n’arrive jamais : sur votre chemin, écartez-vous de quelques pas, c’est là que la découverte vous attend. Surtout lorsque ces curieux chemins de traverse offrent de stimulants raccourcis à travers l’histoire de l’art et mènent à de belles rencontres. Thierry Leroux — T.Leroux@mailo.com —

Au fil des mille-fleurs

Une profonde histoire d’amour se tisse depuis le fond des âges entre la tapisserie et la nature. Appréciées sous les climats rudes pour la vie et la chaleur qu’elles prêtaient à l’austérité minérale des édifices médiévaux, les tentures de haute lisse à motifs floraux paraient tout aussi bien les palais et même les habitats nomades de l’Antiquité, où, jusqu’en plein désert parfois, elles portaient signe d’opulence et promesse de verdoyance. C’est donc pour une double raison, décorative et symbolique, que cette couverture végétale revêt si bien les surfaces nues et stériles et que fleurs, bosquets et palmes tapissent jusqu’aux narrations les plus éloignées de sujets champêtres : héroïques combats du pouvoir spirituel contre le mal, ou du temporel sur la cité adverse – allégorie, au fond, du triomphe de la vie florissante.

Cette luxuriance ne s’en tient nullement à faire tapisserie ou conter fleurette dans les cours d’amour de la Dame à la Licorne et les pastorales galantes des siècles suivants ; après les séductions des mille-fleurs, les « verdures » accompagnent et racontent les Grandes Découvertes, l’essor de la botanique par-delà l’enclos des simples, la constitution d’herbiers et une curiosité nouvelle pour la nature que nourriront les retours des Indes, d’Amérique et d’Asie au XVIIIe siècle, le goût conjoint pour l’exotisme et la science au XIXe. Sans que l’on ait toujours une claire conscience de cette longue filiation culturelle, la célébration de la nature poursuit sa course dans les trames plus récentes, de l’artiste Art Déco Jean Dunand à Jean Lurçat et Dom Robert, puis à Étienne Hajdu, Gérard Schlosser, Daniel Riberzani, Leo Chiachio et Daniel Giannone aujourd’hui, et, tout en entretenant un fécond dialogue avec l’abstraction, fait écho aux questions actuelles, tant artistiques qu’environnementales.

Très judicieusement, le réseau Trame[s]…

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