Il faut observer pour comprendre. Voir avec quelle sensibilité elle touche son livre. Jamais un geste brusque, que de la douceur, de la caresse. Après tout, c’est un objet précieux que « Lilli Dam » nous met sous les yeux, ce vendredi d’avril, dans un café de Libourne (Gironde). « L’histoire de ce bouquin, c’est ma propre histoire », lâche-t-elle, fière et émue, en réajustant sa chevelure blonde. C’est en effet sa vie, ou en tout cas une partie de sa vie, que l’assistante dentaire a choisi de raconter sur 184 pages. « C’est de l’authentique, du vrai, du vécu », décrit-elle en faisant défiler les chapitres entre ses doigts. Son titre : Emma… Ou pourquoi ce « syndrome du nid vide » m’arrive-t-il à moi ? La couverture, elle aussi « faite maison », donne le ton : un dégradé de gris, un nid vide, une peluche.
Le point de départ de son livre, publié aux éditions Librinova, c’est donc sa fille, Emma. Alors majeure, la voilà qui annonce à ses parents qu’elle va quitter la Gironde et le foyer familial pour suivre des études supérieures. Emma veut devenir infirmière, souhaite travailler dans l’humanitaire. Ce sera Lyon, à 500 kilomètres de la maison. à l’époque, « Lilli Dam », son pseudo d’écrivaine, craque. Littéralement. « J’ai fait face à un choc émotionnel qui a percuté mon âme de maman, confie celle qui se définit de nature optimiste. Je n’étais pas bien. J’avais l’impression que l’on m’arrachait le cœur, je me sentais perdue, seule et inutile. C’est un vrai passage particulier de la vie. Il faut dire les mots, c’est une épreuve, au même titre que le post-partum. »
Au fil des pages, elle décrit subtilement ce mélange de sentiment qui bouleverse son quotidien d’alors. « De la fierté de voir partir ma fille, puis juste après, de la tristesse. Contrairement à ce qu’on peut imaginer, ce n’est pas parce qu’on est malheureux de voir notre enfant partir…