Avant la crise sanitaire liée au Covid-19, l’approche One Health, pourtant vieille comme le monde, structurée dès le début des années 2000 et portée notamment par l’OMS, n’était connue que d’un cercle d’initiés. La santé globale, ou « une seule santé », met l’accent sur la convergence des problématiques de santé environnementale, humaine et animale. Elle tente de discerner comment des éléments sanitaires (pandémies, virus émergents, antibiorésistances, syndrome post-infection aiguë, etc.) interagissent avec d’autres déterminants (voyages, déplacements de populations, urbanisation, alimentation, déforestation, pollution, etc.), et ce, à l’échelle individuelle, collective, nationale et internationale. L’approche sanitaire a glissé, sous la pression de la crise du Covid-19, de la notion de « santé mondiale », centrée sur la santé humaine et ses déterminants immédiats, à « une seule santé ».
Un glissement conceptuel qui souligne l’interdépendance entre la nature, la faune et l’Homme, avec une perspective englobante, mondiale, qui saisit les phénomènes dans leur unicité pour les comprendre et proposer des solutions politiques, sociales et de santé publique.
« Tout est dans tout et inversement »
Les choses évoluent vite depuis la formulation du concept au début des années 2000, et la France s’efforce de rattraper son retard, car il n’y a, à ma connaissance, dans les universités de médecine, aucun enseignement ou programme de recherche qui porte ce libellé. Les colloques One Health fleurissent çà et là depuis peu, mais jusque-là, il n’existait en France qu’un seul DIU « Infections émergentes : approche One Health » à Montpellier. Un ouvrage collectif vient d’être publié sous la direction de Samuel Myers et de Howard Frumkin, sous le titre Santé planétaire, soigner le vivant pour soigner notre santé [1]; il permet à chacun de s’emparer du…