Objectif
Étudier le rôle de l’adiposité dans l’association entre la consommation d’aliments ultratransformés et le cancer des voies aéro-digestives supérieures (VADS) et l’adénocarcinome de l’œsophage dans la cohorte EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition).
Méthodes
La cohorte EPIC est l’une des plus larges études prospectives en Europe, incluant – entre 1992 and 2005 – 521323 participants âgés de 35 à 69 ans, dans 10 pays (Danemark, France, Allemagne, Grèce, Italie, Pays-Bas, Norvège, Espagne, Suède et Grande-Bretagne). La présente étude a porté sur 450111 participants d’EPIC. Des régressions de Cox ont été utilisées pour étudier les liens entre la consommation d’aliments ultratransformés et le risque de cancer de VADS et d’adénocarcinome de l’œsophage. Une analyse de médiation (méthode statistique permettant d’étudier les relations entre trois entités, la première étant une cause, la deuxième une variable de réponse et la troisième un ensemble de variables intermédiaires appelées médiateurs) a été réalisée pour évaluer le rôle de l’indice de masse corporelle (IMC) et du rapport taille-hanches (RTH) dans ces associations.
Résultats
Au cours d’un suivi moyen de 14,13 ± 3,98 ans, 910 et respectivement 215 participants ont développé un cancer des VADS ou un adénocarcinome de l’œsophage. Une consommation d’aliments ultratransformés supérieure à 10 g/j était associée à un risque accru de cancer des VADS (hasard ratio [HR] = 1,23, intervalle de confiance à 95 % [IC] 1,14-1,34) et d’adénocarcinome de l’œsophage (HR = 1,24, IC à 95 % 1,05-1,47). Le RTH a joué un rôle de médiateur dans 5 % (IC à 95 % 3-10 %) de l’association entre la consommation d’aliments ultratransformés et le risque de cancer des VADS, tandis que l’IMC et le RTH ont joué un rôle de médiateur dans 13 % (IC à 95 % 6-53 %) et respectivement…