Respirer à l’art libre

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°19 - 12 mai 2021 (page 54-57)
Information dentaire
Est-il enfin venu le temps de savourer l’éclosion de la beauté, la simple et salutaire joie des couleurs, de la lumière et de l’harmonie ? Répondant à un besoin avide et vital de s’y rafraîchir yeux et âme, le paysage fait un certain retour sur les cimaises ce printemps. Voilà que les cadres, comme les fenêtres elles-mêmes, s’ouvrent de nouveau sur un monde rendu à la vie après avoir été si longtemps privé d’horizon. D’instinct, on se tourne vers les vues les plus fraîches et riantes, spontanées, animées, naïves même, avec le désir de s’y plonger d’urgence comme sous l’éphémère pluie de pétales d’un printemps qu’on ne saurait rater. Deux expositions vont contenter cette aspiration à la légèreté qui n’exclue pas la sophistication, et dialoguer par-dessus les époques dans une continuité inattendue. En préambule, une immersion en eau vive à l’Orangerie agit comme une eau lustrale.

Nage vers la source

Il restait une courte chance, avant le 17 mai, de pouvoir contempler la fluide et splendide vidéo de Janaina Tschäpe dans son dialogue avec son élément matriciel : l’eau des Nymphéas de Monet à l’Orangerie qui l’a toute jeune inspirée. Sur les vastes écrans, elle déploie l’hypnotique ballet de ses corps féminins où, entre deux eaux, chevelures, voiles immaculés et longs rubans colorés se mêlent sous la surface limpide d’une source palpitante, comme s’ils appartenaient à la vie aquatique au même titre que les frêles lanières végétales mouvantes au gré du rythme calme qui les berce. Ces ondulations ont aussi la grâce souple et soyeuse des pinceaux dont ils évoquent à dessein les passées erratiques, sans mobile apparent mais constitutives d’une harmonie secrète.

Parfaitement sensible et lisible, ce rapprochement se voit corroboré par la confrontation des esquisses du maître et de son admiratrice, donnant tout son sens à ce cinquième opus des Contrepoints contemporains organisés autour des Nymphéas depuis que Cécile Debray, directrice du musée, en a pris l’initiative. Le fil de l’eau et du temps a conduit Janaina Tschäpe vers d’autres rivages dont ceux du Brésil, à la rencontre de Iemanjá, la déesse de la mer – aussi nommée… Janaina –, que les Bahianaises en robe de dentelle blanche fêtent en lui faisant présent de fleurs et de rubans confiés à la vague. Les eaux du syncrétisme de l’artiste ont leurs mystères ; ses offrandes à leurs filles – nymphes, sirènes ou organismes hybrides – sont en toute transparence d’une envoûtante beauté.

Janaina Tschäpe, BlOOD, SEA
Musée de l’Orangerie
Extrait sur : www.musee-orangerie.fr
(onglet Expositions en cours)

Danse avec les fleurs

 

C’est toujours une joyeuse surprise de voir un artiste se déconfiner du conceptuel pour explorer le figuratif avec…

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