« Il faut toujours prendre le maximum de risques avec le maximum de précautions. »
Rudyard Kipling
Première partie de cet article à lire dans Stratégie Prothétique n° 5 de nov-déc 2024, pp. 36-51.
Cette seconde partie est consacrée aux problèmes liés à la biocompatibilité des matériaux prothétiques. Ce domaine est très vaste et très complexe, mettant en jeu les composés métalliques eux-mêmes, mais aussi différents autres produits liés à notre exercice professionnel.
« Le facteur le plus important qui distingue un biomatériau biocompatible de tout autre matériau est sa capacité à être en contact avec les tissus du corps humain sans provoquer de réactions inacceptables » [1]. Cette définition présente la biocompatibilité sous l’aspect d’une simple relation de cause à effet. Elle est alors purement statique, mais il faut comprendre qu’« elle réside dans la détermination des mécanismes chimiques, biochimiques, physiologiques, physiques ou autres qui interviennent, et pourquoi, dans les conditions très spécifiques associées au contact entre les biomatériaux et les tissus de l’organisme, ainsi que des conséquences de ces interactions » [2].
En réalité, la biocompatibilité doit être analysée dans le cadre d’une dynamique multifactorielle regroupant les caractéristiques des composants et leurs interactions au sein d’un environnement complexe, voire hostile.
Les acteurs de la biocompatibilité
Les facteurs susceptibles de mettre à mal la biocompatibilité ont fortement augmenté dans ces dernières décennies. En effet, aux problèmes spécifiques liés aux métaux et leurs alliages via la création d’ions et leur diffusion dans l’organisme se sont ajoutés les perturbateurs endocriniens, les poussières, les particules, les nanoparticules. Cette évolution dans l’analyse de la biocompatibilité découle de meilleures connaissances des mécanismes de la biochimie endocrinienne, cellulaire…