L’ouverture orthodontique et le rétablissement prothétique de la continuité de l’arcade
Face à une agénésie d’incisive latérale la décision est difficile entre les diverses possibilités thérapeutiques envisageables. Chaque cas est unique mais vous nous montrez régulièrement des cas d’ouverture. Est-ce une solution que vous privilégiez ?
À titre personnel, je ne suis pas « pour l’ouverture systématique ». C’est vrai que je montre plus souvent des cas d’ouverture mais sans doute est-ce lié au fait que j’aime aborder la notion de pluridisciplinarité avec mes amis dentistes. Michel Le Gall ne prône pas la fermeture systématique non plus et je partage son intérêt pour la fermeture. C’est un fait, les récents progrès en matière de précision (qualité de l’ajustement occlusal grâce aux appareils orthodontiques collés fabriqués à partir du set up du patient), de contrôle de la mécanique (contrôle du torque antérieur grâce à des mini-vis antérieures lors de la mésialisation molaires maxillaires) et d’esthétique (addition par collage et éclaircissement spécifique des canines) nous permettent de contredire l’idée que l’option de fermeture est un second choix et que l’ouverture serait la plus esthétique. Encore étudiante, on nous apprenait que la fermeture était une affaire de genre et plus indiquée pour les garçons… Mais que de chemin parcouru !
Que vous a apporté votre expérience de l’orthodontie de l’adulte pour ces cas ?
La pratique de l’orthodontie de l’adulte a modifié ma vision du processus de décision en ce qui concerne les adolescents. Nombreuses sont les premières consultations d’adultes qui présentent des agénésies non prises en charges pour de multiples raisons. Financières certainement mais pas seulement. Et force est de constater que mise à part l’absence de continuité de l’arcade maxillaire, l’ensemble fonctionne souvent plutôt bien. Les adolescents et leur famille sont parfois perdus par les nombreux avis reçus : et souvent autant d’avis que…