Historiquement, l’implantologie s’est focalisée sur l’os péri-implantaire en ciblant des critères de succès tels que le maintien de l’os marginal et la stabilité primaire [1]. Plus récemment, de nombreuses études ont montré l’importance des tissus mous péri-implantaires d’un point de vue biologique et esthétique dans le maintien de la santé et de la stabilité péri-implantaire [2, 3]. En effet, cette barrière muqueuse autour des implants joue un rôle essentiel dans la stabilité de l’os marginal [4, 5]. Cette revue narrative décrit les indications, les techniques et les meilleurs temps pour effectuer une augmentation des tissus mous péri-implantaires.
Dans quels cas augmenter les tissus mous péri-implantaires ?
Le phénotype péri-implantaire a été défini en 2020 [6]. Dans sa composante muqueuse, trois éléments distincts sont retrouvés : la hauteur de muqueuse kératinisée, l’épaisseur muqueuse et la hauteur tissulaire supra-crestale [6] (fig. 1).
Manque de hauteur de muqueuse kératinisé
La nécessité d’une hauteur suffisante de muqueuse kératinisée autour des implants ne fait pas consensus dans la littérature [7-9]. Cependant, une étude récente avec un suivi à 10 ans indique un lien entre le manque de muqueuse kératinisée et certains paramètres péri-implantaires tels que le saignement au sondage (Bleeding on Probing – BoP) et le niveau osseux marginal (Marginal Bone Level – MBL), mais l’association est faible [10]. Selon un rapport de consensus, les greffes de tissus mous permettant d’augmenter la largeur de tissu kératinisé autour des implants sont associées à une plus grande diminution des indices de plaque et gingival en comparaison avec les sites non-augmentés [2]. De plus, le manque de tissu kératinisé est lié à un inconfort lors du brossage et complique le maintien d’une bonne hygiène autour de l’implant [11]. En effet, une étude a montré une accumulation…