Cas clinique
Une femme de 58 ans, en rémission d’un carcinome épidermoïde symphysaire traité par chirurgie, radiothérapie (70 Gy) et chimiothérapie, a été adressée pour une réhabilitation buccale complète. Elle rapportait des douleurs dentaires, gingivales et linguales, accompagnées de sensations de brûlure, des difficultés alimentaires et un mal-être lié à une altération esthétique. L’examen exo-buccal montrait un sourire inesthétique avec des caries post-radiques (fig. 1a), un menton fuyant et une rétrusion mandibulaire due à la chirurgie, ainsi qu’une légère diminution de la dimension verticale d’occlusion (DVO). L’évaluation endo-buccale révélait des dents gravement délabrées (17 à 27, 36, 37, 46 et 47) avec des lésions carieuses étendues, une forte sensibilité au froid et à la percussion, et des restaurations infiltrées sur les dents 17, 16, 14 et 26 (fig. 2a-c). Les gencives étaient inflammatoires et douloureuses. La perte de la crête alvéolaire mandibulaire antérieure, consécutive à la chirurgie, était également constatée. L’imagerie radiologique a confirmé l’atteinte avancée des dents 26 et 17, rendant leur conservation impossible en raison de lésions radiculaires et parodontales (fig. 3).
Un montage directeur avec wax-up a permis d’augmenter la DVO de 3 mm en secteur postérieur. Les objectifs étaient d’éliminer les foyers infectieux, de restaurer la fonction masticatoire et d’améliorer l’esthétique. Le plan de traitement incluait des inlay-cores en fibre de verre sur toutes les dents, des couronnes en céramique monolithiques sur les dents 16 à 24 et 36 à 47, et l’avulsion des dents 17 et 26, non restaurables. Un bridge entre 25 et 27 devait remplacer la dent 26. Une prothèse amovible à châssis métallique de 10 dents a été proposée pour les dents mandibulaires manquantes. En raison de l’irradiation…