Apport de l’anesthésie générale et des outils numériques pour la réhabilitation orale d’une patiente avec un antécédent de carcinome épidermoïde symphysaire : cas clinique

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°19 - 14 mai 2025 (page 34-39)
Information dentaire
Le traitement des cancers de la tête et du cou, incluant chirurgie, radiothérapie et/ou chimiothérapie, entraîne des effets secondaires sévères altérant les fonctions buccales, l’esthétique et les relations sociales. Ce cas illustre l’intérêt de l’anesthésie générale et des outils numériques pour gérer les patients irradiés ayant des besoins spécifiques, facilitant une réhabilitation buccale complète et personnalisée.

Cas clinique

Une femme de 58 ans, en rémission d’un carcinome épidermoïde symphysaire traité par chirurgie, radiothérapie (70 Gy) et chimiothérapie, a été adressée pour une réhabilitation buccale complète. Elle rapportait des douleurs dentaires, gingivales et linguales, accompagnées de sensations de brûlure, des difficultés alimentaires et un mal-être lié à une altération esthétique. L’examen exo-buccal montrait un sourire inesthétique avec des caries post-radiques (fig. 1a), un menton fuyant et une rétrusion mandibulaire due à la chirurgie, ainsi qu’une légère diminution de la dimension verticale d’occlusion (DVO). L’évaluation endo-buccale révélait des dents gravement délabrées (17 à 27, 36, 37, 46 et 47) avec des lésions carieuses étendues, une forte sensibilité au froid et à la percussion, et des restaurations infiltrées sur les dents 17, 16, 14 et 26 (fig. 2a-c). Les gencives étaient inflammatoires et douloureuses. La perte de la crête alvéolaire mandibulaire antérieure, consécutive à la chirurgie, était également constatée. L’imagerie radiologique a confirmé l’atteinte avancée des dents 26 et 17, rendant leur conservation impossible en raison de lésions radiculaires et parodontales (fig. 3).

Un montage directeur avec wax-up a permis d’augmenter la DVO de 3 mm en secteur postérieur. Les objectifs étaient d’éliminer les foyers infectieux, de restaurer la fonction masticatoire et d’améliorer l’esthétique. Le plan de traitement incluait des inlay-cores en fibre de verre sur toutes les dents, des couronnes en céramique monolithiques sur les dents 16 à 24 et 36 à 47, et l’avulsion des dents 17 et 26, non restaurables. Un bridge entre 25 et 27 devait remplacer la dent 26. Une prothèse amovible à châssis métallique de 10 dents a été proposée pour les dents mandibulaires manquantes. En raison de l’irradiation…

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