Initialement proposés avec deux ailettes, les bridges collés sont aujourd’hui majoritairement réalisés en version mono-ailette, en céramique – le plus souvent en zircone, parfois en disilicate de lithium. Introduits dès 1997 par Kern et Gläser [1], ils ont progressivement intégré la pratique courante des omnipraticiens. Offrant d’excellents résultats cliniques, ils sont désormais, dans certaines situations antérieures, préférés à la pose d’implants, notamment en raison de leur simplicité, de leur caractère peu invasif, et de leur délai de traitement souvent plus court.
Plus récemment, des bridges collés cantilevers postérieurs (canines, prémolaires, molaires) en céramique ont été proposés (BCCPC). Ce sujet, encore émergent, fait l’objet de recherches actives au sein de plusieurs équipes internationales, dont celle de l’UMR 1333 Santé Orale. Trois études cliniques prospectives ou rétrospectives ont déjà évalué cette thérapeutique prometteuse, publiées à l’échelle internationale [2, 4]. En parallèle, notre équipe a également contribué à l’élaboration de recommandations cliniques, aussi bien dans des revues nationales qu’internationales, pour encadrer la réalisation de ces bridges collés postérieurs [5]. En effet, si cette solution prothétique présente des taux de succès de 100 % à 5 ans [2], elle n’en est pas moins sensible à la mise en œuvre, et certaines étapes clés doivent être respectées pour maximiser les résultats. Dans le secteur postérieur, la bonne gestion des contraintes mécaniques est essentielle. C’est pourquoi cet article propose, à partir d’illustrations, d’expliciter les spécificités biomécaniques propres à chaque étape de la réalisation de ces bridges pour en déduire les applications cliniques correspondantes.
Bases biomécaniques
Un bridge collé cantilever peut être comparé à une poutre encastrée d’un côté avec une extrémité libre (fig. 1)…