Au cœur de la matrice

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  • Publié le . Paru dans Biomatériaux Cliniques n°1 - 15 mars 2020 (page 48-56)
Information dentaire
Réaliser un composite proximal postérieur en méthode direct est un acte particulièrement exigeant, car toutes les étapes de la procédure doivent être réfléchies et maîtrisées Celle du matriçage, peu décrite dans la littérature, est incontournable.
Les différents systèmes commercialisés reposent sur un triptyque efficace : matrice sectorielle, coin et anneau séparateur. Au-delà du choix du système en général, celui de la matrice en particulier est essentiel pour obtenir un profil proximal harmonieux et un point de contact à la fois puissant et correctement localisé.
Deux postulats majeurs sont entendus : l’ajustage cervical et l’absence de déformation de la matrice. Le choix de cette dernière devra être raisonné. Outre le traditionnel critère de hauteur de la matrice, le galbe et la rigidité sont des paramètres essentiels à prendre en considération. Le galbe devra être adapté à l’espace interproximal disponible. Trop important, il entraînera une déformation néfaste de la matrice. Insuffisant, il aboutira à une position trop coronaire du point de contact.
Les matrices épaisses seront préférées à des matrices plus fines, car leur rigidité réduit les risques de déformation. Le système Bioclear présente des matrices singulières, intéressantes à plus d’un titre, qui devront être comprises et « domptées » pour s’affranchir de certains écueils.

Comment choisir la bonne matrice ?

Le composite postérieur en méthode directe permet une restauration biologique, esthétique et fonctionnelle de l’organe dentaire [1]. Malgré un taux de survie qui semble inférieur à l’amalgame [2], ses atouts en termes d’esthétique et de préservation tissulaire le rendent incontournable au sein de nos pratiques quotidiennes.

Classiquement indiqué pour des cavités de petites et moyennes étendues [3], cet acte courant demeure particulièrement exigeant lorsqu’une surface proximale doit être restaurée. Comme pour toute thérapeutique adhésive, des erreurs potentielles sont présentes à chacune des étapes de la restauration (diagnostic, isolation, débridement, finition de la cavité, matriçage, procédure adhésive, stratification, réglage d’occlusion, finition et polissage). Un protocole strict, mis en œuvre de façon rigoureuse, permettra de les contourner et de s’affranchir d’échecs cliniques à court ou moyen terme (sensibilités postopératoires, récidives carieuses, colorations marginales, inflammation parodontale, fracture de la restauration ou de la dent) [4].

Le matriçage de la cavité : une étape « clé » de la procédure

L’étape du matriçage ne déroge pas à la règle, et de sa qualité découle le succès thérapeutique.

Les matrices sectorielles galbées ont depuis longtemps supplanté les matrices droites (circonférentielles ou non) pour créer une surface proximale physiologique [5]. Les nombreux systèmes de matriçage disponibles aujourd’hui reposent tous sur un triptyque bien connu et efficace : matrice sectorielle, coin et anneau écarteur. Ils permettent d’obtenir un point de contact puissant de façon reproductible [6].

Pour autant, l’obtention d’un point de contact, aussi puissant soit-il, ne peut représenter l’unique critère de succès pour les restaurations composites occluso-proximales [7]. Le cahier des charges, bien plus long, associe des objectifs communs…

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