Béance et éducation fonctionnelle

  • Publié le . Paru dans L'Orthodontiste n°2 - 15 avril 2022 (page 62-68)
Information dentaire

Propos recueillis par Sarah Chauty Spécialiste qualifiée en ODF, Maître de conférences à Lyon

L’observation concomitante de l’infraclusion antérieure et du déséquilibre labio-linguo-jugal au repos et lors des fonctions a fait couler beaucoup d’encre : quel est le rapport étiopathogénique entre forme et fonction… si, du moins, il en existe un ?

Nous interrogeons Sandrine Hermer qui prône l’éducation fonctionnelle.

Sandrine Hermer

Orthodontiste à Compiègne secrétaire générale de la Fédération française d’orthodontie (FFO). Ancienne présidente du Cercle d’étude et de prospective orthodonthiques garancière (CEPOG)

Je ne peux pas envisager de corriger une béance antérieure dans un contexte dysfonctionnel”

Quelles sont les difficultés de traitement de l’infraclusion ou de la béance antérieure ?

Sandrine Hermer : La béance antérieure est, plus que la majorité des dysmorphoses orthodontiques, ingrate à corriger et très sujette à récidive. Pourquoi ? parce que son étiologie est uniquement fonctionnelle. Et là est la question fondamentale qui nous divise, de l’œuf ou de la poule : la fonction crée-t-elle la forme ou la forme crée-t-elle la fonction ? Si nous corrigeons la forme, corrigeons-nous la fonction ? Si c’était le cas, il n’y aurait pas de récidive de ces béances antérieures.

Pourquoi le traitement conventionnel de l’infraclusion antérieure n’est-il pas toujours stable ?

S. H. : Voilà qui nous ramène à la première question. C’est dans le terme « conventionnel » que se situe toute la problématique. Selon une approche conventionnelle qui, comme je l’entends, repose sur des systèmes ne prenant pas en charge les fonctions, la forme crée la fonction… et c’est là que sont les principales causes de la récidive pour moi : la fonction crée la forme et non l’inverse. La langue exerce des forces de 500 g/mm2, la lèvre inférieure, entre 200 à 300 g/mm2, et pour déplacer une dent il suffit de 1,7 g/mm2 (conférences de Chris Farrel-Myobrace research)… et nous déglutissons entre 2 000 et 2 500 fois par 24 heures… la messe est dite (cas 1 : patiente handicapée. Il a été choisi de ne pas faire de multi-attache après ce traitement. Il est entendu qu’il s’agit d’un compromis thérapeutique).

Y a-t-il un âge idéal de traitement par éducateur fonctionnel ?

S. H. : Dans…

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter l'article En version numérique
Acheter le numéro À l'unité

Thèmes abordés

Sur le même sujet

ODF

Article réservé à nos abonnés L’assemblage collé en orthodontie (Partie 2) : Adhésion à l’émail

Depuis les travaux de Buonocore, suivis de ceux de Newman et Miura, puis l’introduction de la technique du mordançage acide...
Biomatériaux ODF

Article réservé à nos abonnés L’assemblage collé en orthodontie (partie 1) : définition et données actuelles

Les travaux de Buonocore en 1955, puis ceux de Bowen en 1965 ont ouvert la voie du collage d’attaches orthodontiques...
ODF

Article réservé à nos abonnés Gestion de la « période de contention » chez l’adulte

Ne pas confondre dispositif de maintien et période de contention Le dispositif de maintien est la pièce maîtresse de la...
ODF

Article réservé à nos abonnés Recommandations sur la contention

Hétérogénéité des pratiques [2] Les pratiques sont nombreuses et variées. En effet, la gouttière thermoformée est plébiscitée et utilisée au...
ODF

Article réservé à nos abonnés Spécificités de la contention en cas de parodontite

Les parodontites sont des pathologies d’origine bactérienne, aggravées par de nombreux facteurs (tabac, génétique, hygiène…) [1] et conduisant à une...
ODF

Article réservé à nos abonnés Approches multiples et variées pour contenir l’espace des incisives latérales absentes

Paramètres particuliers à prendre en compte Voici quelques aspects importants de la contention dans les cas d’agénésie des incisives latérales...