Les récessions gingivales (RG) désignent l’exposition de la racine dentaire, résultant de la migration apicale du rebord gingival au-delà de la jonction émail-cément [1]. Elles touchent de 50 % à plus de 80 % des adultes et sont souvent associées au brossage traumatique, à l’inflammation ou à des causes iatrogènes, sur un phénotype parodontal fin. La demande esthétique et les sensibilités dentaires associées sont les principales indications du traitement chirurgical des RG, qui vise à recouvrir la racine exposée, renforcer les tissus mous et améliorer l’esthétique. L’approche bilaminaire combinant un lambeau déplacé en coronaire (CAF) avec un greffon conjonctif (GTC) est le traitement chirurgical de référence des RG [2].
Le concept du tunnel désigne des lambeaux spécifiques qui préservent l’intégrité des papilles interdentaires. Introduite par Raetzke (1985) pour les RG unitaires, cette méthode consistait à créer une « enveloppe » autour de la racine sans incisions verticales, dans laquelle un GTC était inséré sans suture. La technique a été adaptée aux RG multiples par Allen (1994) qui propose de mobiliser les papilles et de suturer le GTC. Zabalegui et al. (1999) ont introduit le terme « Tunnel » et perfectionné la méthode en créant des enveloppes multiples interconnectées et une suture spécifique du GTC. Zuhr et al. (2007) ont ensuite développé une approche « microchirurgicale » du tunnel, utilisant des instruments spécifiques pour réduire le traumatisme tissulaire et rendre la technique plus accessible et prédictible.
Les techniques de tunnel sont désormais largement répandues en raison de leurs avantages : faible invasivité, cicatrisation rapide, résultats esthétiques optimaux et faible morbidité. Cependant, le tunnel offre un accès plus restreint et une laxité plus limitée que les lambeaux pédiculés, ce qui nécessite des ajustements dans certaines situations cliniques.
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