Un sujet brûlant
Il y a deux ou trois ans, Cécilia Bourguignon, endodontiste à Paris, alors présidente du Cercle Parisien d’Endodontologie Appliquée (CPEA), partageait son inquiétude avec les membres de ce Study Club sur les conséquences des erreurs de prescription des antibiotiques en endodontie. Cette réflexion a fait l’objet d’une publication de sa part dans l’Information Dentaire [1]. C’est en partie ce jour-là que j’ai pris pleinement conscience des effets et des conséquences à long terme des éventuelles négligences de prescription, d’autant plus qu’à cette époque, je faisais partie de ceux qui prônaient encore l’utilisation d’antibiotiques pour les techniques de régénération en endodontie.
Si l’OMS organise une semaine de sensibilisation à ce sujet, c’est que le problème devient préoccupant. Les nombreuses résistances qui se développent sont essentiellement liées à une exposition massive et souvent inappropriée de l’être humain à ces molécules qui, depuis leur découverte, ont sauvé un nombre incalculable de vies. Mais l’utilisation inappropriée de ces médicaments pourrait bien les rendre impuissants. Certes, les prescriptions médicales ne sont pas les seules responsables de ce fait. Nous sommes exposés quotidiennement aux antibiotiques, ne serait-ce, par exemple, que par la consommation d’alimentation d’élevage de masse. Les résistances développées sont telles que des maladies graves comme la tuberculose pourraient devenir intraitables dans un futur de plus en plus proche.
Le mécanisme en cause et ses conséquences
Les antibiotiques combattent et ont combattu des bactéries qui progressivement ont appris et continuent d’apprendre à se défendre en se protégeant. Et plus les bactéries sont exposées aux molécules censées les anéantir, plus elles apprennent à se protéger, jusqu’à devenir indestructibles par cette même molécule. Les laboratoires sont alors contraints de développer…