Comment gérer un accident d’hypochlorite ?

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
Information dentaire
Une minute d’inattention, un blocage de l’aiguille dans le canal et une injection d’hypochlorite au-delà de l’apex… Cette situation peut être rencontrée par tous les praticiens. Mais pourquoi la réaction est-elle aussi brutale ? Et quelle gestion clinique mettre en œuvre ?

Le mécanisme d’action
 

L’intérêt d’utiliser de l’hypochlorite de sodium pour la désinfection en endodontie n’est – pour le moment au moins – absolument pas discutable. Pour autant, il ne faut pas oublier que l’hypochlorite est caustique, et présente une toxicité avérée, notamment pour les tissus vivants. Plus la concentration est élevée, plus la quantité d’acide hypochloreux est importante, donc plus la solution est toxique si elle entre en contact avec des tissus biologiques qu’elle ne devrait pas rencontrer.
Tant que la solution reste confinée à l’intérieur du canal, tout se passe bien. Mais si, par une manœuvre malencontreuse, le produit est expulsé au-delà du foramen et se retrouve en contact direct avec les tissus parodontaux, les conséquences sont alors non négligeables. Cela peut survenir si l’aiguille d’irrigation est bloquée dans le canal, ce qui provoque une injection en force, et si le foramen apical est large.
Dès que la solution est en contact avec les tissus péri-apicaux, il se produit une hyper-hémolyse, une nécrose des tissus concernés et une oxydation très forte des tissus biologiques concernés, libérant alors de l’oxygène natif en quantité anormale.
 
Cela se traduit par des signes qui ne trompent pas, que ceux qui y ont été confrontés ne sont pas près d’oublier :
– des douleurs très violentes et immédiates ressenties par le patient telles une sensation de brûlure ;
– une hémorragie importante qui, en général, se draine très vite par le canal ;
– un gonflement subit s’étendant vers la joue, les lèvres et pouvant aller jusqu’à la fermeture de l’œil ;
– l’apparition d’une tuméfaction de la face ;
– l’apparition d’un hématome sous-cutané qui se transforme progressivement en ecchymose ;
– une crépitation au sein des tissus mous ;
– à plus long terme, une possible anesthésie ou paresthésie réversible ou persistante, voire des neuropathies.
Heureusement, ce type…

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