Microbiologie de la cavité orale, données récentes
La cavité orale héberge un ensemble de microbes appelé communément le microbiote oral. Ce microbiote oral comporte plusieurs milliers de bactéries entretenant des relations mutualistes appelées symbiose au cours desquelles les unes aident la survie des autres, ainsi que des cellules eucaryotes (amibes) et des virus [1]. La plupart des recherches sur le microbiome oral sont basées sur le séquençage des génomes des microbes : on dénombre plus de 700 espèces bactériennes reparties dans sept phylums : Actinomycetota (anciennement Actinobacteria) [2], Bacteroidota (Bacteroidetes), Bacillota (Firmicutes), Fusobacteriota (Fusobacteria), Pseudomonadota (Proteobacteria), Saccharibacteria (TM7) et Spirochaetota (Spirochaetes) [3]. Les espèces bactériennes abondantes qui constituent la majeure partie du microbiome oral sont généralement conservées entre les individus.
Ce microbiote se constitue dès la naissance (peut-être même in utero) [4] et s’équilibre au cours des premières années de la vie à partir des microbes naturellement contenus dans l’alimentation, y compris le lait maternel qui n’est pas stérile mais comporte, lui aussi, des microbes favorables au développement de l’enfant [5]. En effet, ce microbiote évolutif et équilibré participe à la santé des muqueuses de la cavité orale et du système immunitaire sous-jacent, aux toutes premières phases de la transformation enzymatique du bol alimentaire et à la lutte contre les microbes pathogènes par la synthèse de composés naturels, antibiotiques. La connaissance du microbiote oral est basée sur des prélèvements de salive et de plaque dentaire à partir desquels il a été possible de reconstituer une partie du microbiote des individus du Néolithique, décédés depuis plus de 5 000 ans [6] ! En effet, la salive est naturellement éliminée : elle est déglutie en permanence et éliminée par les fèces, alors…