Des lésions buccales chez l’enfant

  • Par
  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire (page 23-24)
Information dentaire
Une patiente de dix ans était adressée par le service d’urgence pédiatrique pour la prise en charge de douleurs buccales associées à une fièvre et à une odynophagie depuis trois jours.
L’interrogatoire ne révélait aucun antécédent notable. L’examen clinique objectivait un état fébrile à 38,5 °C, des polyadénopathies sous angulo-mandibulaires. L’examen endobuccal mettait en évidence une gingivite érythémateuse associée à des lésions érosives palatines, gingivales et labiales. Au niveau des 37 et 47 en voie d’éruption, il existait des péricoronarites suppurées.
Le bilan biologique réalisé aux urgences pédiatriques montrait un syndrome inflammatoire avec une CRP à 11 et une VS légèrement augmentée. La numération sanguine formule leucocytaire (NFS) était normale. Le test de diagnostic rapide de l’angine à streptocoque A était négatif.

1. Quel est le diagnostic le plus probable ?
a. Aphtose buccale
b. Candidose buccale
c. Leucémie myéloïde aiguë
d. Gingivo-stomatite herpétique

2. Le(s)quel(s) de ces examen(s) complémentaire(s) prescrivez-vous ?
a. Sérologie EBV
b. Sérologie VHH 1
c. Biopsie
d. Aucun

3. Quel traitement prescrivez-vous ?
a. Antibiothérapie
b. Antalgique
c. Traitement antiviral par valaciclovir en intraveineuse
d. Traitement antiseptique à la chlorhexidine

Réponses : 1 : d ; 2 : d ; 3 : a, b, d

Le diagnostic évoqué ici est celui d’une primo-infection herpétique. Le traitement a été symptomatique avec la prescription d’antalgiques et d’antipyrétiques (tramadol, paracétamol) associée à un traitement antibiotique (amoxicilline) et antiseptique (chlohrexidine) compte tenu des surinfections bactériennes au niveau des 37 et 47. La guérison complète a été obtenue en 10 jours.
Les manifestations orofaciales de l’herpès sont habituellement causées par le VHH 1 (Virus Herpétique Humain 1). La physiopathologie est connue, il s’agit d’une transmission interhumaine directe par contact cutanéo-muqueux, le virus diffuse ensuite par voie centripète le long des troncs nerveux, puis jusqu’au ganglion sensitif (trigéminal). La primo-infection génère une réaction immunitaire. Cependant, le virus n’est pas éradiqué et persiste toute la vie.
La primo-infection herpétique intervient la plupart du temps dans l’enfance, le pic d’incidence se situant entre six mois et cinq ans [1]. Elle est asymptomatique dans 90 % des cas [2]. Lorsqu’elle est symptomatique, le tableau clinique est caractérisé par la gingivo-stomatite herpétique. Cette dernière se manifeste classiquement après une période d’incubation d’environ six jours, par une fièvre élevée, des adénopathies cervicales et une dysphagie qui accompagnent une gingivite et des éruptions vésiculeuses muqueuses et/ou cutanées. La dysphagie peut être importante, allant jusqu’à l’aphagie…

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter l'article En version numérique

Thèmes abordés

Sur le même sujet

Médecine

Article réservé à nos abonnés Les neutrophiles : agents doubles dans la parodontite

IDENTITÉ Nom : Neutrophile Date de description : 1882, Elie Metchnikoff (« Microphages ») Parenté : Granulocytes, Famille des leucocytes Surnom :...
Médecine

Article réservé à nos abonnés Le défi du secteur antérieur : contraintes et limites

Situation initiale Un patient de 62 ans se présente en consultation afin de réaliser les coiffes prothétiques des dents 12...
Médecine

Article réservé à nos abonnés Ça saigne, pas de panique !

Allo, Docteur ? Ça saigne ! Le patient qui saigne est en état de détresse (rythme cardiaque augmenté, tension artérielle augmentée du...
Médecine

Article réservé à nos abonnés Le virus Epstein-Barr

L’objectif de cette rubrique est de rédiger la carte d’identité d’un habitant du parodonte. La rubrique comportera l’identité de l’habitant...
Médecine Parodontologie

Article réservé à nos abonnés Évaluation de différents scores de risque Dans la prévention des maladies péri-implantaires. Analyse d’une étude clinique de cohorte à long terme

RÉSUMÉ Contexte Cette étude a comparé la valeur pronostique à long terme de deux modèles de scores d’évaluation du risque...
Esthétique Médecine

Article réservé à nos abonnés Les hypominéralisations molaires incisives (MIH) – Partie 2 : Identifier les aspects cliniques et les diagnostiquer

Introduction Pour mieux comprendre le caractère essentiel du diagnostic précoce, il est important de détailler et comprendre les différents aspects...