CAS 1
Motif de la consultation
Patient de 51 ans consultant pour une tumeur labiale supérieure.
Histoire de la maladie
Le patient était déjà venu consulter trois ans auparavant pour la même lésion. Ayant alors des projets de voyage, il n’avait pas accepté la proposition d’exérèse. Pendant cette période, la lésion n’avait guère augmenté de volume ni changé d’aspect.
Interrogatoire
Le patient était en bonne santé et n’avait pas d’antécédents médico-chirurgicaux. Il s’agissait d’un consommateur de haschich.
Examen clinique
Sur la demi-muqueuse labiale supérieure, dans la région para-médiane droite, on observait une tumeur légèrement pseudo-pédiculée, indolore, arrondie, de 4 mm de diamètre. Elle avait une consistance ferme et sa surface avait un aspect framboisé.
Examen paraclinique
L’examen histopathologique a montré qu’il s’agissait d’une formation constituée de projections papillaires exo- et endophytiques, revêtues d’un épithélium malpighien en majorité hyperplasique et acanthosique, comportant en surface une épaisse couche de parakératose. L’assise basale était focalement pseudo-stratifiée ou hyperplasique. Il existait en surface quelques cellules à cytoplasme clair. Les projections papillaires étaient centrées par un axe conjonctivo-vasculaire pratiquement dépourvu d’infiltrat inflammatoire. Le tissu conjonctif sous-jacent, fibreux, comportait quelques lymphocytes le plus souvent au contact de l’épithélium. L’étude immunohistochimique avec l’anticorps anti-HPV a montré la présence de quelques cellules marquées.
Synthèse
Cette tumeur labiale était constituée par un papillome atypique par sa localisation et un peu par son aspect. On n’observait pas les projections papillaires classiques mais la surface de la tumeur avait un aspect framboisé comme si les projections papillaires ne s’étaient pas développées. Bien qu’elles ne soient pas visibles, l’examen histopathologique a montré la présence de ces projections papillaires, qui étaient à la fois exo- et endophytqiues, alors qu’habituellement elles sont uniquement exophytiques. Malgré l’ancienneté de la lésion, l’immunohistochimie avec l’anticorps anti-HPV a mis en évidence quelques cellules marquées.
CAS 2
Motif de la consultation
Jeune fille de 14 ans, qui est venue consulter pour une lésion gingivale remarquée par l’orthodontiste.
Histoire de la maladie
La lésion a été découverte fortuitement par l’orthodontiste au cours du traitement ; elle n’était pas présente lors de la consultation précédente, 6 mois auparavant.
Interrogatoire
Cette jeune fille, vivant dans un milieu défavorisé, était en bonne santé mais présentait quelques troubles psychiques mal identifiées.
Examen clinique
On observait une tumeur palatine, indolore, siégeant sur le bord libre de la gencive en regard de la 27. Elle était constituée d’une quinzaine de projections papillaires blanchâtres mesurant de 2 à 4 mm de longueur et de 1 mm de diamètre. Ces projections étaient directement implantées sur la gencive du côté palatin tandis que, sur le côté opposé, la base d’implantation avait presque 2 mm d’épaisseur.
Par ailleurs, on remarquait la présence d’une kératose diffuse sur la muqueuse palatine qui semblait en rapport avec une consommation abusive de bonbons dont on n’a pas pu obtenir le nom, mais qui devaient probablement contenir une substance agressive.
Examen paraclinique
Il s’agissait d’une petite formation constituée de projec-tions papillaires, revêtues d’un épithélium malpighien parakératosique, comportant des artéfacts de brûlure, dus à l’exérèse au bistouri électrique. Les projections papillaires étaient centrées par un axe conjonctif contenant une ou deux sections de petits vaisseaux. L’étude immunohistochimique avec l’anticorps anti-HPV était négative.
Synthèse
Cette tumeur gingivale était constituée principalement de fines projections papillaires blanchâtres faisant évoquer d’emblée un PAPILLOME ayant une localisation inhabituelle. Ces projections qui mesuraient de 2 à 4 mm comportaient une base d’implantation plane du côté palatin, mesurant 2 mm du côté opposé et 3 mm de diamètre. Bien qu’il s’agisse d’un papillome d’apparition récente, l’immunohistochimie avec l’anticorps anti-HPV n’a pas mis en évidence de HPV.
Lors de la consultation de contrôle, effectuée 3 mois après l’exérèse, il n’y avait pas de récidive et la muqueuse palatine avait retrouvé un aspect normal avec l’arrêt de la consommation de bonbons.
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