Deux tumeurs palatines inhabituelles

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire (page 19-21)
Information dentaire
Sur le palais, les tumeurs sont peu fréquentes et le plus souvent bénignes. La plupart d’entre elles se développent à partir des glandes salivaires accessoires ; certaines sont bénignes comme l’adénome pléomorphe (la plus fréquente de toutes), d’autres sont malignes comme le carcinome adénoïde kystique, le carcinome muco-épidermoïde, le carcinome à cellules acineuses… Dans le diagnostic différentiel, selon le tableau clinique, on évoque classiquement un abcès sous-périosté, une hyperplasie gingivale, un nodule d’hyperplasie fibro-épithéliale, un torus palatin, une sialométaplasie nécrosante… Mais il en existe d’autres que l’on ne retrouve pas habituellement dans la liste des tumeurs palatines et de leur diagnostic différentiel.

CAS 1

Motif de la consultation. Patiente âgée de 57 ans venant consulter pour une lésion palatine chronique, peu douloureuse, associée à de brefs épisodes de saignement.

Histoire de la maladie. Cette lésion est présente depuis 3 mois mais, en l’absence de gêne réelle, la patiente a attendu en espérant une guérison spontanée comme pour la langue.
Interrogatoire. Cette patiente était en bonne santé et ne prenait aucun traitement. Elle présentait une intoxication tabagique (40 paquets/année). La lésion avait été précédée un an auparavant par une lésion sur le dos ayant persisté pendant plusieurs semaines avant de guérir spontanément ; l’anamnèse faisait suspecter un granulome pyogénique.

Examen clinique. On notait des manifestations en rapport avec son intoxication tabagique : modification importante de la peau du visage et atteinte de la muqueuse buccale (kératose et mélanose tabagiques). Sur la muqueuse palatine, on observait une ouranite tabagique et une kératose sur les crêtes palatines et la papille palatine. La lésion palatine était constituée par une tumeur ulcéro-bourgeonnante de 7 mm de diamètre, siégeant dans la région paramédiane droite, à hauteur de 13-14. Les bords surélevés et blanchâtres étaient plus ou moins épais, la partie centrale comportait une dépression dont le fond était occupé par une ulcération recouverte d’un enduit jaunâtre. La lésion n’était pas friable, mais elle saignait assez facilement au contact dans sa partie centrale.

Examens paracliniques. Devant la persistance de la lésion et en l’absence de régression après une surveillance de 3 mois, la patiente a accepté l’excision de la lésion. L’examen histopathologique a montré que son centre était occupé par une ulcération inflammatoire tapissée d’un enduit fibrino-leucocytaire ; le fond de l’ulcération comportait des vaisseaux à paroi fine, entourés par quelques polynucléaires et lymphocytes. Les bords de…

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