Diagnostic des anomalies bucco-dentaires associées aux maladies rares

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  • Publié le . Paru dans Réalités Cliniques n°3 - 15 septembre 2016 (page 176-185)
Information dentaire
Résumé
Le rôle de dépistage du chirurgien-dentiste est central dans les différents types d’anomalies du développement dentaire isolées ou syndromiques, comme les agénésies dentaires multiples, les anomalies de structure ou de morphologie. De nombreux syndromes polymalformatifs associent un phénotype dentaire à diverses atteintes systémiques, parmi lesquels on retrouve les dysplasies ectodermiques, les polyposes adénomateuses familiales, le syndrome ERS (Enamel-Renal syndrome), par exemple. Des signes cliniques dento-maxillaires sont retrouvés en association avec des formes de cancer cutané ou de tumeurs des systèmes nerveux ou endocrinien, citons par exemple la néoplasie endocrine multiple 2B ou le syndrome de Gorlin. Ces anomalies dentaires constituent autant de signes d’appel pour le praticien, permettant de suspecter des pathologies potentiellement sévères.

Implication clinique
Le chirurgien-dentiste est en première ligne pour assurer un dépistage précoce d’anomalies dentaires révélatrices de pathologies systémiques dont il doit connaître les signes diagnostiques dento-maxillo-faciaux. Le praticien est intégré dans une équipe médicale pluridisciplinaire. Parmi les pathologies concernées, on retrouve des pathologies dermatologiques, rénales, tumorales, ou sensorielles associées à des tableaux cliniques d’agénésies dentaires multiples, d’anomalies de structure ou des syndromes polymalformatifs.

Les maladies rares, définies par une prévalence inférieure à 1/2000, sont au nombre de 9 000 et pour la grande majorité d’origine génétique (1). Une expression clinique bucco-dentaire est retrouvée dans plus de 900 de ces pathologies, par exemple dans le cadre de nombreux syndromes polymalformatifs caractérisés par un phénotype dento-facial. Des pathologies potentiellement sévères, touchant tous les systèmes (neurologique, squelettique, cutané, sensoriel) peuvent présenter des signes diagnostiques bucco-dentaires et donc être dépistées précocement par le chirurgien-dentiste.

Les signes diagnostiques, tableaux cliniques et radiologiques des pathologies illustrant au mieux ce rôle de dépistage précoce du chirurgien-dentiste sont décrits dans ce travail. Pour des raisons didactiques, nous avons classifié ces pathologies en fonction des atteintes associées, qu’elles soient ectodermiques, cancéreuses, rénales ou sensorielles. Les principales anomalies du développement dentaire (agénésies dentaires, anomalies de morphologie ou de structure des tissus minéralisés) sont décrites, en insistant sur leurs associations avec des atteintes extra-orales. Le rôle de dépistage précoce apparaît central, notamment dans les pathologies avec un risque carcinologique ou des anomalies métaboliques, pouvant engager le pronostic vital. Le chirurgien-dentiste peut être le premier professionnel de santé à diagnostiquer certaines pathologies, les signes dentaires précédant les signes généraux, comme dans la polypose adénomateuse familiale par exemple. Ce dépistage a un intérêt aussi bien diagnostique que thérapeutique, car il permettra la mise en place d’une prise en charge précoce et la préservation du capital dentaire.

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