Technique incontournable en dentisterie, le microsablage facilite le nettoyage et la préparation des surfaces avant collage. Mais, appliqué au disilicate de lithium, il divise : certains y voient un atout pour l’adhésion, d’autres un risque de fragilisation. Entre données scientifiques, recommandations industrielles et pratiques professionnelles, la question mérite d’être posée.
Le microsablage, une technique incontournable… mais pas toujours adaptée
Le microsablage est une technique micro-invasive largement utilisée en dentisterie. Par projection de particules abrasives à haute vitesse, il permet de nettoyer, texturer ou préparer les surfaces dentaires. Son champ d’application est vaste : élimination de dépôts, préparation avant collage, retrait d’excès de glaçure ou encore nettoyage après essai clinique. Certains auteurs le décrivent même comme la première étape incontournable du processus d’assemblage de la céramique dentaire [1-4].
Sur le plan mécanique, l’objectif du microsablage est clair : créer une micro-rugosité sur l’intrados de la restauration afin d’augmenter la surface de contact et d’améliorer l’ancrage des agents de liaison et des composites de collage (fig. 1). Pourtant, cette pratique n’est pas sans effets secondaires. Selon les paramètres utilisés (taille et nature des particules, pression, distance d’application), le microsablage peut induire des microfissures et fragiliser la structure du matériau, ce qui explique que certains fabricants déconseillent formellement son usage sur les céramiques usinées en disilicate de lithium [5, 6].
Ce que dit la littérature scientifique
Plusieurs études in vitro ont mis en évidence ces effets. Aboushelib et al. ont montré que le microsablage aux microbilles de verre abrasait la matrice vitreuse et les cristaux de renfort du disilicate de lithium, sans créer de microrétentions homogènes [7]. D’autres travaux, comparant…
