Doit-on considérer le PEEK comme une alternative en implantologie orale ?
- Par
- Publié le . Paru dans L'Information Dentaire (page 20-25)


Le PEEK, abréviation de polyétheréthercétone, est un matériau polymère qui a fait son apparition en odontologie à la fin des années 1990 [1]. Initialement utilisé en chirurgie orthopédique pour concevoir des arthrodèses intervertébrales [2], il a attiré l’intérêt des chercheurs qui tentent depuis quelques années d’élaborer un biomatériau susceptible de remplacer le titane en implantologie dentaire. L’objectif est d’analyser les propriétés de ce biomatériau et d’évaluer son aptitude à être appliqué en chirurgie orale.
Breveté en 1963 par Union Carbide, le polyétheréthercétone était tout d’abord commercialisé à des fins industrielles. Il a ensuite été utilisé en chirurgie orthopédique en tant que substitut aux composants métalliques. Le succès de cette application attire alors l’intérêt des chercheurs et, en 1998, le premier dispositif implantaire conforme aux normes CE et FDA est mis sur le marché par les laboratoires Invibio.
Le PEEK est un thermoplastique semi-cristallin stable à température ambiante. Il possède d’excellentes propriétés physiques et mécaniques en raison d’une structure chimique très particulière. Il présente une structure linéaire avec une ossature de molécule aromatique. Il est constitué d’une combinaison de groupes cétone et éther compris entre des groupes aryles (fig. 1).
Le PEEK est hautement biocompatible, non allergène et non sujet à la corrosion dans le corps humain. Cependant, il possède un faible potentiel d’ostéointégration, étroitement lié à son caractère hydrophobe qui complique l’adhésion des protéines du plasma sanguin initiatrices de l’adhésion cellulaire. Le Bone to Implant Contact (BIC) du PEEK est de 30 % [4].
En termes de propriétés physiques, le PEEK présente de nombreux avantages. Sa densité et son module d’élasticité sont proches de ceux du tissu osseux. Il possède toutefois une limite de taille, puisqu’il est radio-transparent, ce qui complique considérablement l’analyse des clichés radiographiques pris en phase postopératoire (fig. 2) [5].
Le PEEK est hautement résistant aux produits chimiques et aux radiations. Il est également très stable thermiquement et n’est pas sujet au phénomène d’hydrolyse dans le corps humain.
Ce polymère présente d’excellentes propriétés tribologiques : il est résistant…
Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :
Vous êtes abonné.e ?
Connectez-vous

Pas encore abonné.e ?
Abonnez-vous

Abonnez-vous pour recevoir la revue et bénéficier des services en ligne et des avantages abonnés.
Vous pouvez également :
Acheter l'article
En version numérique