Du plan axio-orbitaire (PAO) au plan Natural Head Posture (NHP)

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°38 - 5 novembre 2025 (page 20-30)
Information dentaire
La première étape de toute construction consiste à matérialiser un et un seul plan horizontal de référence, le plus souvent perpendiculaire à la verticale de la pesanteur. Base de l’architecture, nous utilisons toujours, en reconstruction occlusale (prothétique ou orthodontique), consciemment ou non, une référence horizontale observée en vue frontale et en vue latérale. Géométriquement, un plan est « plat » (sans courbe), défini par trois points. Ce plan est matérialisé par l’arc facial utilisé pour le montage en articulateur. Cet arc facial est donc dit arc de transfert, car il permet le transfert du plan horizontal de référence du patient vers l’articulateur en situant l’arcade dentaire maxillaire dans une position spatiale analogique à la relation anatomique condyles-dents. Actuellement, le plan le plus fréquemment utilisé est le plan axio-orbitaire (PAO). Depuis quelques années, il a été souligné que le PAO ne transfère pas correctement, en vue sagittale, l’horizontale habituelle du patient correspondant à la position de sa tête dans l’espace lorsque, debout, il regarde à l’horizon. Plus réaliste dans le profil facial, l’utilisation du plan Natural Head Posture (NHP) a comme objectif de corriger cet inconvénient du PAO.

« Le plaisir le plus noble est la joie de comprendre »

Leonardo Da Vinci

 

 

De l’anthropométrie à la dentisterie

Nous retourner vers le passé nous permet de mieux comprendre la problématique du plan horizontal de référence au travers de l’évolution des concepts et des points références.

L’anthropométrie

1764 : c’est Louis Jean-Marie Daubenton, collaborateur de Buffon, qui, le premier, s’intéressa au point infra-orbitaire et rechercha un plan d’orientation qui témoignerait de la posture d’un sujet debout regardant au loin, en prenant comme repères le trou occipital et le rebord de l’orbite [1, 3] (fig. 1). Il n’ignorait pas que, chez l’homme, ce plan n’est pas horizontal et que les bords inférieurs des orbites sont sensiblement plus élevés que le trou occipital ; mais ses recherches n’étaient pas limitées à l’homme [4].

1780 : Petrus Camper, anatomiste néerlandais du XVIIIe (1722-1789) utilisait le plan passant par l’Epine Nasale Antérieure (ENA) de l’os maxillaire et par le porion (sommet du méat acoustique pour horizontaliser les crânes (fig. 2). Il le pensait parallèle au plan d’occlusion maxillaire [6], ce qui n’était pas très juste (environ 10° de différence). Camper a défini ce plan de référence lors de fouilles réalisées dans le sud-ouest de l’Espagne en 1780. Il a défini cette horizontale en observant les crânes trouvés au cours des fouilles, crânes alignés sur une table, reposant tous sur les surfaces occlusales des dents maxillaires. Le plan de Camper est encore parfois utilisé comme plan de référence horizontal en chirurgie dentaire [7]. En fait il ne correspond ni au plan d’occlusion, ni à l’horizontale de la tête.

1873 : pour Broca, le véritable plan horizontal du crâne (en vue frontale) correspond au plan des axes orbitaires, qu’il appelle le « plan de la vision horizontale ». Il a, au passage, démontré que le plan de Daubenton…

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