L’une des principales complications en chirurgie implantaire réside dans l’atteinte du paquet vasculo-nerveux alvéolaire inférieur dans la région de la première molaire mandibulaire.
L’implantologie peut être à l’origine de la perte de sensibilité labio-mentonnière due à l’atteinte du nerf alvéolaire inférieur, et de lésions vasculaires souvent sans gravité, mais invalidantes pour le patient. La disposition interne des éléments du paquet vasculo-nerveux contenant nerf, artère et veines, au sein du canal mandibulaire, n’est pas clairement définie [14]. Il serait intéressant pour l’implantologiste de la connaître : si un saignement apparaît au cours du forage, cela pourrait se révéler un indicateur de position de l’implant, être un stop avant de léser le nerf alvéolaire inférieur.
Matériel et méthodes
L’étude a porté sur 13 mandibules complètes et 6 hémi-mandibules humaines formolées, issues du laboratoire d’anatomie de la Faculté de Médecine de Lille.
Les pièces anatomiques ont été prélevées en les libérant de toute attache fibreuse, puis ont été congelées.
Elles ont ensuite été coupées dans le plan frontal, perpendiculairement à l’axe du ramus mandibulaire, à l’aide d’une scie à os.
Les coupes, de 5 mm d’épaisseur et au nombre d’une par hémi-mandibule, ont été faites dans la région de la première molaire, mesurée en l’absence de dents à 1 cm en arrière du foramen mentonnier. Elles ont ensuite été orientées, observées à la loupe binoculaire et photographiées pour analyse.
Le choix du site de coupe s’explique par le fait que la région de la première molaire est la plus fréquemment implantée puisque ces dents sont les premières dents définitives en bouche ; donc souvent les premières à se carier et à être extraites.
Sur les 32 coupes obtenues, différents éléments ont été relevés : la présence ou l’absence d’un étui cortical au canal mandibulaire…