Coralie Schneider, Christian Martineau
Les dents évoluées sur l’arcade présentent généralement peu de problèmes lors de l’extraction. Les difficultés rencontrées alors sont essentiellement en rapport avec l’anatomie radiculaire. En revanche, dès qu’il y a rétention, même partielle, la difficulté augmente et l’abord doit être différent. Anticiper le geste chirurgical dans ce cas est une préoccupation légitime pour l’odontologiste. Il doit savoir déterminer le degré de difficulté de cet acte et le rapporter à ses propres compétences, et envisager, le cas échéant, d’adresser le patient à un spécialiste. Tout patient saura gré à son praticien d’avoir su déléguer, mais lui tiendra grief d’avoir interrompu une extraction ou d’y avoir passé deux heures, sans tenir compte des suites opératoires pénibles : douleurs, trismus, hématome, etc.
En dehors de tout aspect technique, le rôle de l’odontologiste est aussi de rassurer le patient en levant ses angoisses, qu’elles soient liées aux réminiscences d’une extraction passée, vécue comme difficile voire traumatique, ou à un acte simplement fantasmé et alimenté par les expériences, généralement inquiétantes, de l’entourage.
L’évaluation du degré de difficulté d’extraction repose sur de nombreux paramètres, souvent interdépendants. Bien que largement cités dans la littérature, l’association de ces paramètres avec la difficulté d’extraire est parfois difficile à objectiver.
Un premier essai visant à déterminer ces critères a été proposé par Mac Gregor en 1976 [1]. Les variables proposées, uniquement basées sur l’étude radiographique (panoramique) sont significativement associées à une augmentation du temps passé par le chirurgien à extraire la dent. Ils comprennent la position de la dent de sagesse dans l’os (verticale, mésio/disto angulée, horizontale), l’angulation de la deuxième molaire, la hauteur de l’os mandibulaire, la forme et nombre des racines ainsi…