Les infections sexuellement transmissibles (IST) représentent un problème majeur de santé publique en raison de leur transmissibilité (aux partenaires et materno-fœtale), de leur fréquence, des complications à long terme qu’elles induisent (douleurs pelviennes chroniques, infertilité, cancer…) et de leur rôle dans la transmission du virus de l’immunodépression humaine (VIH) [1]. Durant les trois dernières décennies, l’épidémiologie des IST a beaucoup évolué au niveau mondial, mais également en France, avec la recrudescence de la syphilis, de la gonorrhée, de la chlamydiose et la poursuite de l’épidémie de l’infection avec le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et les virus des hépatites B et C, particulièrement dans les populations les plus exposées. Cette situation est liée en grande partie au fait que la vie intime des Français a connu des changements majeurs, avec une diversification de la sexualité, en particulier chez les jeunes et chez les femmes.
Les IST peuvent affecter directement (lors des rapports sexuels oro-génitaux) et indirectement les muqueuses orales et se manifester par un large panel de lésions qui sont parfois inaugurales. Ainsi, les professionnels de la cavité orale doivent avoir une connaissance approfondie des IST et être ouverts à la discussion des questions de sexualité avec les patients. La prévention, le dépistage et le traitement précoces des IST permettent de réduire le risque de transmission et la survenue de complications de ces maladies [2], notamment dans les populations les plus exposées (jeunes, hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, travailleurs du sexe et personnes défavorisées ou vivant dans des milieux fermés).
Évolution des pratiques sexuelles
Les transformations de la société française au cours des dernières décennies, tant sur le plan social et juridique, qu’économique et technologique, ont influencé les pratiques dans le domaine de la sexualité…