Extraire ou conserver une dent compromise d’un point de vue parodontal ?

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°41 - 26 novembre 2025 (page 30-37)
Information dentaire
Chez un patient présentant une parodontite sévère, de stade III ou IV [1], la décision thérapeutique entre conservation et extraction d’une dent à pronostic très réservé, voire mauvais, s’avère souvent complexe. L’analyse du cas parodontal, et spécifiquement des paramètres cliniques spécifiques de la dent, le profil du patient et le projet thérapeutique global influeront sur cette décision. Si la situation semble désespérée à première vue, la mise en place d’un traitement parodontal, incluant les phases de réhabilitation prothétique, peut, dans la grande majorité des cas, éviter l’avulsion.

Qu’est-ce qu’une dent compromise d’un point de vue parodontal ?

Déterminer si une dent est compromise revient à établir son pronostic dès le début du traitement, en tenant compte des paramètres cliniques, radiographiques, des facteurs propres au patient et du plan de traitement global. Le pronostic reste évolutif et doit être réévalué tout au long du traitement (fig. 1).

Les critères à l’échelle de la dent

Selon les principales classifications pronostiques proposées dans la littérature (2-5), une dent est considérée comme « compromise » sur le plan parodontal lorsque son pronostic est jugé « discutable » ou « sans espoir ». Cela correspond à la présence d’un ou plusieurs des critères suivants :

  • poche parodontale profonde (≥ 6 mm) ;
  • perte osseuse sévère (> 50 % selon les auteurs, dont Cárcamo-España 2022 [6]) ;
  • mobilité de classe II (déplacement horizontal ≥ 1 mm) ou III (mobilité axiale) (classification de Miller [7]) ;
  • atteinte de furcation de classe II (sondage > 3 mm sans passer de part en part) ou III (sondage de part en part) pour les dents pluriradiculées (classification de Hamp [8]).

Parmi ces critères, seule la mobilité axiale, liée à une alvéolyse terminale due à la parodontite (et non à un élargissement desmodontal par trauma occlusal) constitue une indication d’avulsion. Les autres facteurs, pris individuellement, peuvent être améliorés au cours du traitement. Examinons-les un par un.

La profondeur de poche

La profondeur de poche est un critère majeur de pronostic. Le succès du traitement parodontal se définit par l’absence de poches parodontales > 4 mm avec saignement, ou de poches profondes (≥ 6 mm). Dès le sondage initial, il est donc essentiel d’évaluer la possibilité d’atteindre ces seuils.

La littérature rapporte une réduction moyenne de la poche (grâce au gain d’attache et à la diminution…

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