Qu’est-ce qu’une dent compromise d’un point de vue parodontal ?
Déterminer si une dent est compromise revient à établir son pronostic dès le début du traitement, en tenant compte des paramètres cliniques, radiographiques, des facteurs propres au patient et du plan de traitement global. Le pronostic reste évolutif et doit être réévalué tout au long du traitement (fig. 1).
Les critères à l’échelle de la dent
Selon les principales classifications pronostiques proposées dans la littérature (2-5), une dent est considérée comme « compromise » sur le plan parodontal lorsque son pronostic est jugé « discutable » ou « sans espoir ». Cela correspond à la présence d’un ou plusieurs des critères suivants :
- poche parodontale profonde (≥ 6 mm) ;
- perte osseuse sévère (> 50 % selon les auteurs, dont Cárcamo-España 2022 [6]) ;
- mobilité de classe II (déplacement horizontal ≥ 1 mm) ou III (mobilité axiale) (classification de Miller [7]) ;
- atteinte de furcation de classe II (sondage > 3 mm sans passer de part en part) ou III (sondage de part en part) pour les dents pluriradiculées (classification de Hamp [8]).
Parmi ces critères, seule la mobilité axiale, liée à une alvéolyse terminale due à la parodontite (et non à un élargissement desmodontal par trauma occlusal) constitue une indication d’avulsion. Les autres facteurs, pris individuellement, peuvent être améliorés au cours du traitement. Examinons-les un par un.
La profondeur de poche
La profondeur de poche est un critère majeur de pronostic. Le succès du traitement parodontal se définit par l’absence de poches parodontales > 4 mm avec saignement, ou de poches profondes (≥ 6 mm). Dès le sondage initial, il est donc essentiel d’évaluer la possibilité d’atteindre ces seuils.
La littérature rapporte une réduction moyenne de la poche (grâce au gain d’attache et à la diminution…
