RÉSUMÉ
L’orthodontie et la parodontologie sont deux disciplines odontologiques intimement liées en raison de leurs actions communes sur le parodonte.
Une absence d’analyse préalable du phénotype parodontal et des mouvements orthodontiques envisagés peut être la cause de certaines complications parodontales. La complication la plus fréquente est l’apparition ou l’aggravation des récessions gingivales (5-12 %). En cas de mouvements orthodontiques à risque, un aménagement gingival peut être indiqué. Ce renforcement gingival peut faire appel aux greffes épithélio-conjonctives ou encore conjonctives enfouies en fonction des situations cliniques. L’objectif de cet article est de faire une mise au point sur la gestion du tissu kératinisé chez les patients adultes orthodontiques et de proposer un arbre décisionnel permettant aux cliniciens de mieux gérer leurs cas cliniques.
Phénotypes parodontaux
Le phénotype parodontal est lié aux caractéristiques morphologiques des tissus parodontaux. Son évaluation est primordiale lors de l’examen clinique, car cela peut influencer les résultats du traitement.
Selon le dernier consensus du World Workshop de l’EFP/AAP de 2017 [1], le phénotype parodontal a été classé en fonction de la hauteur du tissu kératinisé, de l’épaisseur gingivale et de la morphologie osseuse. Ainsi, trois catégories ont été définies : fin festonné, épais plat, et épais festonné (fig. 1).
D’un point de vue biologique, un phénotype parodontal fin constitue une situation parodontale à risque particulièrement dans le cas de traitement orthodontique. Comparé à un phénotype épais, il est significativement associé à une épaisseur osseuse vestibulaire plus fine et à une épaisseur gingivale plus faible. Ainsi, les patients présentant des phénotypes parodontaux fins sont plus à risque de développer des pathologies muco-gingivales [2].