Glandes salivaires accessoires et lithiase

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°40 - 17 novembre 2021 (page 35-37)
Information dentaire

Les glandes salivaires accessoires (GSA) ne sont pas structurées en organes, mais elles sont constituées de petits lobules glandulaires indépendants, non encapsulés, disséminés dans le chorion ; ils ont une taille de l’ordre du millimètre, mais certains sont à peine visibles à l’œil nu. Les GSA sont retrouvées dans l’ensemble des voies aéro-digestives supérieures, mais la plupart siègent dans la cavité buccale où leur densité varie selon la localisation. La densité la plus élevée est observée sur la lèvre inférieure, elles sont absentes dans la gencive, le tiers antérieur de la muqueuse palatine et le dos de la langue hormis dans la région postérieure (glandes de Von Ebner et de Weber). Au nombre de 600 à 1000, les GSA qui comportent des glandes muqueuses, séreuses et séromuqueuses, secrètent 8 à 10 % de la salive.

On peut observer au niveau des GSA, les mêmes pathologies que celles rencontrées dans les glandes salivaires principales, y compris des lithiases. Les lithiases siégeant dans les GSA représentent 2 % de l’ensemble des lithiases salivaires. Mais nombre d’entre elles pourraient être méconnues. Elles se manifestent le plus souvent par un épisode inflammatoire, voire infectieux, douloureux, intéressant habituellement la lèvre supérieure, chez des sujets ayant en général plus de 40 ans.

CAS 1

Motif de la consultation

Patiente de 57 ans venue consulter pour une lésion jugale droite.

Histoire de la maladie

• Cette lésion était apparue 6 mois auparavant. Elle se traduisait par une discrète tuméfaction érythémateuse, indolore, sans limites nettes.

Interrogatoire

• La patiente était suivie depuis plusieurs années pour une kératose idiopathique occupant la presque totalité de la face ventrale gauche de la langue où elle avait développé successivement trois foyers d’OIN (Oral Intraepithelial Neoplasia) de haut grade. Elle présentait aussi une polykystose rénale associée à des kystes hépatiques ; la polyskystose, qui évoluait vers une insuffisance rénale, avait nécessité deux hospitalisations pour douleurs et hématuries.

Examen clinique

• La lésion siégeait dans la région rétro-commissurale droite, à 1 cm de la commissure, un peu au-dessus de la ligne occlusale. La mise sous tension de la muqueuse faisait apparaître, au centre de la plage érythémateuse, une petite zone jaunâtre. À la palpation, on percevait un nodule ferme, peu mobile, de 2 mm de diamètre environ.

Examen paraclinique

• Sur la radiographie, on distinguait une petite zone radio-opaque, à peine visible et sans limites nettes. La pièce d’exérèse, qui était revêtue par un épithélium malpighien parakératinisé, aux crêtes irrégulières, comportait un canal salivaire excréteur en métaplasie épidermoïde complète. Ce canal contenait un calcul salivaire. Au voisinage, il existait une GSA atrophique avec des canaux dilatés. Plus à distance, on observait des GSA séromuqueuses, siège par endroits d’un discret infiltrat inflammatoire lymphoplasmocytaire avec quelques acini en régression.

Synthèse

• Ce nodule rétro-commissural était constitué par une sialolithiase développée dans une GSA. Bien que ce tableau clinique et l’image radiographique soient atypiques, le diagnostic de…

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