Hypersensibilité dentinaire Du ressenti du patient à la prise en charge par le praticien

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°19 - 14 mai 2025 (page 46-48)
Information dentaire
Bien que l’hypersensibilité dentinaire (HD) soit une condition bucco-dentaire fréquente, elle semble souvent sous-diagnostiquée. Si la reconnaissance de l’HD fait partie de la formation initiale et continue des praticiens, une compréhension complète de cette condition nécessite non seulement de l’expérience clinique, mais aussi de l’empathie et une prise en compte de son impact sur la qualité de vie des patients. Les enseignants-chercheurs du Centre de Recherche en Odontologie Clinique (CROC) de l’UFR d’odontologie de Clermont-Ferrand s’investissent particulièrement dans ce dernier aspect, avec la validation psychométrique d’une version française du Dentine Hypersensitivity Experience Questionnaire (DHEQ), un outil spécifiquement conçu pour évaluer l’impact de l’HD sur la qualité de vie.

Épidémiologie

Les données épidémiologiques concernant l’hypersensibilité dentinaire (HD) et sa prévalence sont extrêmement hétérogènes. Dans l’article le plus récent sur le sujet, Favaro Zeola et ses collaborateurs rapportent des chiffres variant de 1,3 % (Nigeria) à 92,1 % (Royaume-Uni) [1]. En ce qui concerne la sensibilité au test du jet d’air froid, les valeurs oscillent entre 29,7 % en Finlande et 47,9 % en Italie, avec une moyenne de 41,9 % en Europe et de 39,6 % en France [2]. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces variations, tels que la nature de la population étudiée, les méthodes diagnostiques utilisées, ainsi que les habitudes culturelles et alimentaires spécifiques à chaque pays. Par exemple, chez les patients recrutés dans des consultations spécialisées en parodontologie ou ayant des antécédents de soins parodontaux, la prévalence sera généralement plus élevée que dans la population générale [3]. Il apparaît que l’HD est plus fréquente chez les adultes jeunes d’âge moyen (20-50 ans) et tend à diminuer avec l’âge, notamment en raison de la formation de dentine secondaire qui se produit naturellement au fil du temps.

Physiopathologie, diagnostic et qualité de vie

Les termes « hypersensibilité » et « hyperesthésie » sont parfois utilisés de manière interchangeable pour décrire un même tableau clinique. L’hypersensibilité, au sens propre, désigne une réactivité émotionnelle et sensorielle accrue, caractérisée par un seuil de perception diminué (seuil affaibli). En revanche, l’hyperesthésie se réfère à une sensibilité excessive aux stimulations sensorielles, entraînant une réponse exacerbée.

Les théories actuelles suggèrent que ces deux concepts peuvent être pertinents, car plusieurs mécanismes physiopathologiques pourraient être impliqués : certains soutiennent l’idée d’une hypersensibilité, tandis que d’autres évoquent une hyperesthésie.

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