Pour Schropp et coll., au cours des 12 mois suivant l’extraction, l’épaisseur de la crête alvéolaire diminue de 50 %, ce qui correspond à une perte de l’ordre de 5 à 7 mm. Les deux tiers de cette résorption surviennent au cours des 3 premiers mois suivant l’extraction. Le pourcentage de réduction est un peu plus important dans les secteurs molaires que prémolaires, et supérieur au niveau de la mandibule par rapport au maxillaire [5].
Tan et coll. ont publié en 2012 une revue systématique sur les modifications post-extractionnelles des alvéoles. Ils précisent que 6 mois après l’extraction, la perte osseuse horizontale est de 29 à 63 % et que la perte verticale est de 11 à 22 %. Cela indique que la résorption osseuse est très rapide les 6 premiers mois, puis plus lente [6].
Un phénomène multifactoriel
La variabilité de ce phénomène met en jeu divers facteurs : métabolisme général, anatomie, contraintes fonctionnelles, prothèse envisagée, causes de l’avulsion et technique d’extraction utilisée.
Les facteurs métaboliques comprennent l’âge, le sexe, l’équilibre hormonal et l’homéostasie osseuse.
Par rapport à l’anatomie, les patients avec un biotype parodontal épais présentent une résorption post-extractionnelle moins importante que les patients à parodonte fin.
Les facteurs fonctionnels impactent suivant la fréquence, la direction et l’intensité des forces issues de l’activité musculaire appliquées sur la crête.
La présence d’une prothèse temporaire amovible en contact avec le site peut augmenter la résorption.
Lorsque les facteurs anatomiques, biologiques et mécaniques négatifs se cumulent, la vitesse de résorption est plus importante.
Les conséquences sur le défaut alvéolaire sont majorées dans les cas où l’extraction est due à une fracture radiculaire ou une infection d’origine endodontique, notamment s’il manque une ou plusieurs parois osseuses ou si celles-ci sont réduites (fenestration…