Les difficultés
Si l’anesthésie est facile à obtenir sur les dents maxillaires ainsi que sur les incisives et mandibulaires avec une simple technique dite péri-apicale, obtenir l’anesthésie profonde d’une molaire mandibulaire souffrant d’une pulpite irréversible est beaucoup plus difficile, voire aléatoire.
Quel praticien n’a jamais été confronté à des difficultés pour anesthésier une telle dent, qualifiée par les Anglo-Saxons de « hot tooth » ? Il est souvent très difficile d’obtenir une anesthésie profonde dans ce cas précis, même pour les adeptes de l’anesthésie loco-régionale à l’épine de Spix. Malgré un rappel vestibulaire et lingual et le fait que le patient présente bien le signe de Vincent qui confirme l’anesthésie du nerf dentaire inférieur, il n’est pas rare que la dent reste intouchable dès que la fraise s’approche de la pulpe enflammée.
Pour justifier l’échec lors d’anesthésie loco-régionale à l’épine de Spix, une erreur technique de réalisation
– mauvais choix des repères anatomiques, mauvais choix de l’axe de l’aiguille – est souvent avancée. Pourtant, le signe de Vincent est présent…
Bien que je sois convaincu de l’intérêt de cette technique et que je la pratique depuis plus de vingt ans, je fais partie de ceux qui rencontrent des échecs avec elle.
C’est via la littérature que j’ai réalisé que ces échecs n’étaient pas nécessairement liés à une erreur des cliniciens. Certains patients présentent en effet des résistances plus ou moins fortes à l’anesthésie profonde du nerf dentaire inférieur malgré une injection « techniquement » bonne. Ces patients seraient porteurs de canaux sodium dits TTX résistants, qui seraient surexprimés en situation d’inflammation.
Le retour de l’injection intra-osseuse
Pour pallier ces difficultés, la technique d’injection intra-osseuse est revenue ! Certains dispositifs tels que le X-tip permettaient d’injecter…