Aujourd’hui, les zircones, ou plutôt les différentes générations de zircone, sont largement utilisées au quotidien pour la réalisation de restaurations prothétiques fixées en cabinet dentaire. Elles constituent même, selon les données industrielles de ventes, le matériau le plus populaire dans cette indication [1].
Initialement cantonnée à la fabrication d’armatures de bridges du fait de sa grande résistance mécanique mais de son opacité, la zircone a progressivement évolué grâce à des formulations plus translucides [2]. Cette amélioration esthétique, bien qu’accompagnée d’un compromis sur les propriétés mécaniques, a permis d’étendre ses indications. Ainsi, certaines générations de zircone sont désormais utilisées pour des restaurations partielles collées, comme les inlays, onlays, overlays, bridges collés, voire facettes [3-5].
Cela nous amène, dans le cadre de cet article, à discuter des meilleures façons de l’assembler tant de manière collée que de manière scellée. Afin de le rendre plus didactique et faciliter la recherche d’une question pratique, celui-ci sera volontairement orienté sous forme de questions-réponses.
Quel est le traitement de surface idéal d’une zircone ?
Comme pour la grande majorité des matériaux prothétiques, la zircone ne fait pas exception : l’adhésion repose principalement sur une rétention micromécanique. Toutefois, deux caractéristiques intrinsèques de la zircone complexifient les protocoles de collage. D’une part, il s’agit d’un matériau entièrement polycristallin, dépourvu de phase vitreuse, ce qui la rend incompatible avec le mordançage à l’acide fluorhydrique [2]. D’autre part, sa dureté de surface élevée, de l’ordre de 1200 HV, constitue un obstacle supplémentaire à la création d’une microrugosité efficace [6]. Cette valeur de dureté reste globalement constante quelle que soit la génération de zircone utilisée, contrairement à…