L’eau des units dentaires

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire (page 19-22)
Information dentaire
L’activité de médecine bucco-dentaire ne peut se concevoir sans eau.
Elle permet l’utilisation du matériel dynamique, évite les échauffements de l’instrumentation et des dents lors du fraisage, sert au rinçage de la bouche du patient…
Actuellement, le niveau de qualité auquel doit répondre cette eau n’est pas normé en odontologie.
Le risque sanitaire, notamment infectieux, lié à l’eau circulant dans les units dentaires, est une préoccupation émergente pour les professionnels de santé concernés et un réel enjeu de santé publique.

Qualité requise, traitements, gestion du risque infectieux

Vrai ou faux…

Question 1
En pratique libérale, la qualité microbiologique de l’eau d’alimentation des units dentaires doit répondre aux critères de potabilité.

Question 2

La qualité d’eau d’alimentation des units est la même quel que soit le type d’acte envisagé.

Question 3
Aucun moyen n’est actuellement préconisé, ni imposé, pour maîtriser la qualité de l’eau des units dentaires

Question 4
Le temps de réalisation des purges des équipements est le même quel que soit le moment d’utilisation.

Réponses : 1. Vrai, 2. Faux, 3. Faux, 4. Faux

Le risque infectieux lié à l’eau des units en odontologie
La conception des units favorise la stagnation de l’eau (fig. 1 et 2), donc la formation de biofilms (fig. 3) et la prolifération de la flore hydrique.



Des études ont montré que la charge bactérienne de l’eau non traitée des units peut souvent excéder 104 à 105 UFC (Unités Formant Colonie) par millilitre et comporter des micro-organismes potentiellement pathogènes (Legionella sp., mycobactéries atypiques, Pseudomonas aeruginosa…) [1].
Le patient et l’équipe dentaire sont ainsi exposés aux micro-organismes présents dans l’eau des units. Trois voies d’exposition sont décrites : l’ingestion directe de l’eau (seul le patient est concerné), le contact cutanéomuqueux et l’inhalation d’aérosols contaminés, ces deux dernières voies concernant le patient et le personnel soignant [2, 3].
Le risque infectieux est largement documenté dans la littérature. Ricci et al, en 2012, rapportent ainsi le décès d’une patiente de 81 ans d’une pneumopathie à Legionella pneumophila sérogroupe 1 après des soins dentaires [4]. Il a aussi été rapporté que les chirurgiens-dentistes ont un taux d’anticorps anti-Legionella supérieur à la normale, signe d’une exposition importante au micro-organisme [5].
Il…

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