L’infraclusion : point de vue du kinésithérapeute, Hélène Gil

  • Par
  • Publié le . Paru dans L'Orthodontiste n°3 - 15 juin 2022 (page 22-26)
Information dentaire

Propos recueillis par Sarah Chauty

Spécialiste qualifiée en ODF, Maître de conférences à Lyon

Quelles sont les difficultés de traitement par kinésithérapie de l’infraclusion ou béance antérieure ?

Hélène Gil : De nombreux articles [1-2] relatent le rapport entre forme et fonction. Une dysfonction peut être à l’origine de contraintes s’exerçant sur les structures squelettiques, dentaires et musculaires. Selon le principe du « couloir dentaire » de Château [3] et du « couloir musculaire » de Cauhépé [4], la langue, à l’intérieur, et la sangle labio-jugale, à l’extérieur, constituent un véritable ensemble musculaire bordant l’arcade alvéolo-dentaire. L’équilibre entre la pression antéro-postérieure de la langue et la pression centripète de l’enveloppe musculaire (orbiculaire et buccinateur) définit une zone où les arcades dentaires peuvent subir des contraintes mécaniques, mais qui s’équilibrent entre elles et s’annulent pour définir une zone neutre. Les dents sont alors en équilibre entre ces deux parois musculaires.

Dans le cadre de l’infraclusion, la langue qui s’interpose entre les arcades dentaires constitue un véritable problème mécanique.

La véritable difficulté de la prise en charge du dysfonctionnement lingual dans le cadre de l’infraclusion peut se définir sur un plan quantitatif et qualitatif.

Le premier plan est quantitatif, car cette béance dentaire signifie une langue trop protrusive, qui n’a évidemment pas effectué son recul, sa verticalisation, signe d’une évolution neuromotrice mature obtenue normalement à partir de trois ans environ [5]. C’est une langue très antériorisée, comme à la naissance. La sévérité de cette malposition linguale relève du temps passé dans cette position interarcades. Sur le plan morphogénétique, c’est essentiellement au niveau de sa position au repos que la langue exercera une influence néfaste sur les arcades dentaires et leur support [6]. En effet, le temps cumulé de pression statique d’une posture linguale erronée…

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter l'article En version numérique
Acheter le numéro À l'unité

Thèmes abordés

Sur le même sujet

ODF

Article réservé à nos abonnés DTM : du simple dépistage au diagnostic complet – Annexes

Annexes à consulter ANNEXE 1 I Tableaux reprenant les critères diagnostiques des 7 principaux Dysfonctionnements Temporo-Mandibulaires (DTM) > ANNEXE 2...
ODF

Article réservé à nos abonnés Prise en charge d’un SAHOS chez un ancien sportif de haut niveau

Le patient se plaint d’un sommeil difficile et de fatigue diurne en sachant qu’il y a des antécédents de narcolepsie...
ODF

Article réservé à nos abonnés Occlusion dentaire et performances sportives

Traiter des sportifs professionnels est un véritable challenge. Ils sont de plus en plus nombreux à penser que l’engrènement dentaire...
ODF

Article réservé à nos abonnés Ergonomie de l’orthodontiste : le point de vue du kiné

Être bien installé dans son poste de travail, pour bien traiter ses patients. Les évidences sont là. Il est incontournable...
ODF

Article réservé à nos abonnés Protection intra-buccale sur mesure : procédure numérique

L’accidentologie sportive est à l’origine de la majorité des traumatismes bucco-dentaires [1]. Ce constat est en accord avec l’étude de...
ODF Odontologie restauratrice

Article réservé à nos abonnés Approche pluridisciplinaire d’un trouble occlusal : orthodontie et restaurations directes

Grand Prix éditorial RC 2023 Dentisterie Esthétique 1re lauréate : Sharon KRIEF Chirurgien-dentiste Post-graduate en Dentisterie Esthétique – New York...