L’utilisation de l’ancrage squelettique avec des miniplaques pour maximiser les résultats des traitements orthodontiques

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  • Publié le . Paru dans Parodontologie Implantologie Orale, un nouveau regard n°1 - 15 mars 2025 (page 22-32)
Information dentaire

RÉSUMÉ

Depuis l’introduction des miniplaques comme ancrage orthodontique dans les années 1990, l’évolution des techniques mécaniques et une meilleure compréhension du remodelage osseux ont considérablement élargi les possibilités de corrections orthodontiques. La maîtrise complète du plan d’occlusion et la possibilité d’effectuer des mouvements simultanés dans les trois dimensions – verticale, transversale et sagittale – ont non seulement réduit la durée du traitement, mais aussi étendu les options thérapeutiques. Cet article illustre deux situations cliniques ayant bénéficié de la mécanique avancée des miniplaques : l’infraclusion et le sourire gingival. À travers ces cas, nous démontrons qu’il est possible d’atteindre des résultats répondant aux objectifs esthétiques, dentaires et fonctionnels, tout en préservant le parodonte, en améliorant les relations dents/base osseuse et en assurant une occlusion fonctionnelle. Cependant, un diagnostic précis est indispensable. Les miniplaques ne doivent pas être utilisées pour masquer un problème orthodontique, ni pour compenser la nécessité d’une chirurgie orthognathique, au risque de compromettre les critères de réussite attendus pour nos patients.

L’ancrage a toujours constitué un défi majeur en orthodontie. Afin de limiter ou d’éliminer les effets indésirables de la troisième loi de Newton – selon laquelle toute action engendre une réaction égale et opposée, souvent problématique dans ce domaine – plusieurs solutions ont été développées. L’ancrage squelettique a marqué une avancée mécanique majeure, permettant des mouvements orthodontiques jusque-là impossibles [1]. Depuis son introduction, différentes tentatives ont été faites pour identifier l’ancrage squelettique temporaire (TAD) offrant les meilleurs bénéfices mécaniques. Initialement, les implants rétromolaires et palatins, intégrés à l’os, suscitaient de grands espoirs [2]. Toutefois, les ancrages mécaniques, comme les minivis et les miniplaques, se sont imposés comme la meilleure option en raison de leur efficacité, sans nécessiter la collaboration du patient [3]. À première vue, les minivis semblent idéales : elles sont abordables et faciles à poser. Pourtant, elles présentent plusieurs limites par rapport aux miniplaques. Consolaro [14] les qualifie d’ancrage sub-absolu, et non absolu, en raison de leur charge limitée (350 g de force maximale) [5] et ceci a des implications mécaniques notables : nécessité de mouvements dissociés, allongement du temps de traitement et réduction du contrôle biomécanique dans les trois dimensions de l’espace. En revanche, les miniplaques permettent l’application simultanée de vecteurs de force tridimensionnels, raccourcissant le traitement et optimisant le contrôle biomécanique. De plus, les minivis, souvent placées près des racines, entravent les mouvements dentaires et concentrent la charge sur le parodonte, tandis que les miniplaques répartissent cette charge sur l’ensemble du complexe maxillo-facial [6].

Les premiers rapports sur l’usage des miniplaques reposaient sur une mécanique simplifiée, appliquant un unique vecteur de force pour…

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