La cicatrisation : acteurs cellulaires et moléculaires

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  • Publié le . Paru dans Réalités Cliniques n°1 - 15 mars 2016 (page 5-12)
Information dentaire
Résumé
Notre pratique clinique nous confronte très souvent au processus de cicatrisation, en particulier des tissus muqueux et osseux. En fonction des situations cliniques, la cicatrisation est plus ou moins prévisible et en présence d’un tissu infecté le pronostic est moins bon. La cicatrisation des différents tissus suit une série de trois étapes bien définies (inflammation aiguë, néoformation et remodelage) et la résolution de chaque étape est nécessaire à la conclusion du processus. Ainsi, la présence de micro-organismes va prolonger la première étape pour instaurer un état d’inflammation chronique et ralentir ou empêcher la cicatrisation. Le cas particulier du tissu osseux met en évidence une interaction très fine entre les cellules osseuses et celles du système immunitaire. La compréhension des mécanismes biologiques impliqués dans la cicatrisation permet le développement de stratégies pharmacologiques qui visent à l’accélérer et à la favoriser, notamment par la résolution de l’inflammation ou l’augmentation de la formation osseuse.

Implication clinique
Basées sur la compréhension de mécanismes biologiques, des stratégies pharmacologiques innovantes sont actuellement développées pour accélérer et favoriser la cicatrisation.

M. BIOSSE DUPLAN

La cicatrisation regroupe l’ensemble des processus biologiques mis en œuvre pour permettre une reconstruction au moins partielle des tissus après un trauma. Il existe quatre types de réponse à une blessure [1]. La réparation est la cicatrisation normale des tissus chez un adulte face à un trauma. Elle correspond à la formation d’un tissu cicatriciel qui ne nuit pas à la fonction du tissu concerné. Lorsque la cicatrisation aboutit à une reconstruction ad integrum des tissus lésés, c’est-à-dire à un retour complet à l’état initial, on parle de régénération. La régénération totale après trauma est exceptionnelle. Elle survient dans certains tissus (le foie par exemple) ou chez l’embryon et le fœtus, ainsi que dans certaines espèces animales (salamandre, crabe). D’un point de vue théorique, la régénération est supérieure à la réparation, parce qu’elle permet de revenir à l’état initial. En pratique, elle est rarement atteinte et la cicatrisation d’un tissu par réparation est très souvent compatible avec sa bonne santé et sa fonction. Enfin, deux types de cicatrisation pathologique peuvent survenir. La cicatrisation « excessive » (ou hypertrophique) correspond à la formation d’une cicatrice volumineuse qui modifie la structure du tissu et qui conduit à la perte partielle ou totale de sa fonction. Les fibroses, les adhérences, les brides ou les contractures sont des exemples de cicatrisation excessive. La cicatrisation « déficiente » est à l’opposé de la fibrose ; elle existe lorsque la néoformation tissulaire est insuffisante et contrarie fortement la fonction du tissu, comme dans le cas des ulcères chroniques [2].
Notre pratique clinique en odontologie nous confronte quotidiennement au phénomène de cicatrisation, notamment osseuse : cicatrisation de l’alvéole après avulsion, ostéointégration d’un implant, débridement d’une lésion infra-osseuse parodontale, traitement chirurgical…

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