Les protocoles orthodontico-chirugicaux sont notre quotidien dans la prise en charge de nos patients en orthodontie. Les indications orthodontiques ne sont plus discutées, les gestes techniques maîtrisés, le dialogue avec nos confrères chirurgiens fluide. Les patients, pour lesquels l’indication est posée, peuvent donc bénéficier d’une équipe pluridisciplinaire qualifiée et expérimentée. La grande majorité des patients sont très satisfaits des résultats tant esthétiques que fonctionnels.
Cependant l’expérience clinique nous apprend que certains patients, même s’ils ne sont pas très nombreux, se retrouvent déstabilisés après une chirurgie orthognathique. Cette difficulté passagère peut durer et parfois s’enkyster dans un processus morbide1 où, malgré leurs efforts combinés, l’orthodontiste et le chirurgien ne peuvent apaiser leur patient ; même les proches du patient n’ont pas d’influence sur cet état. Face à la déception du patient et à la nôtre, il leur est souvent dit « c’est psychologique ! ». Oui c’est vrai et nous devons en conséquence le prendre très au sérieux.
Comment pouvons-nous aborder cela en tant qu’orthodontiste ? Avons-nous les moyens de dépister les patients à risques psychologiques lors de nos rendez-vous/entretiens de diagnostic ?
En effet, nous pouvons lors de ces premiers temps recueillir des éléments qui nous permettront d’évaluer les risques psychologiques et une fois identifiés prendre les précautions nécessaires voire renoncer dans un premier temps au protocole chirurgical : face au risque psychologique nous n’avons pas à faire aux mêmes patients. Il est urgent de prendre le temps et d’appréhender les contours du profil psychologique de nos patients.
Nous aborderons dans un premier temps la manière dont nous pouvons nous repérer dans la demande de soins ; dans un deuxième temps la gestion du risque psychologique [1] par l’orthodontiste une fois…