La comprendre pour mieux la prendre en charge en urgence
La pulpite : de l’histo-physio-pathologie à la clinique
Le mot « pulpite » est une contraction du mot « pulpe » et du suffixe « -ite » qui désigne l’inflammation. La pulpite est donc une pathologie inflammatoire du tissu pulpaire. Il est important de comprendre cette notion afin de bien appréhender les mécanismes qui la sous-tendent ainsi que les options thérapeutiques proposées.
Dans la plupart des cas, la pulpite est une pathologie d’origine bactérienne. C’est-à-dire que l’inflammation pulpaire fait suite à une exposition de la pulpe aux bactéries ou à leurs sous-produits [2, 3]. Une fois la barrière amélaire franchie, les bactéries et leurs sous-produits peuvent diffuser dans les tubuli dentinaires et engendrer une réponse immunitaire de la pulpe. Une exposition directe de la pulpe n’est donc pas systématiquement nécessaire pour occasionner une pulpite.
Les odontoblastes sont les cellules en première ligne face à l’agression bactérienne. Ils reconnaissent les antigènes bactériens grâce à des récepteurs TLR (Toll-Like Receptor) et produisent des médiateurs inflammatoires. La production de ces substances induit l’inflammation qui s’étend progressivement dans le parenchyme pulpaire et s’amplifie par un phénomène de cascade moléculaire.
La douleur associée à la pulpite peut s’expliquer par plusieurs phénomènes. Les changements vasculaires liés à l’inflammation aboutissent à une fuite de liquide hors du compartiment vasculaire. L’accumulation de cet exsudat inflammatoire provoque une surpression pulpaire dans un espace inextensible [4]. Les mécanorécepteurs présents dans la pulpe sont activés par cette augmentation de pression et génèrent un message douloureux.
De plus, certains médiateurs de l’inflammation, comme la bradykinine et l’histamine, activent directement les nocicepteurs en se liant à des récepteurs spécifiques. Ils ont donc un effet algogène. Certains sous-produits…