Contexte – Processus de décision
La traction des lambeaux, nécessaire pour assurer la fermeture primaire des berges lors des procédures d’augmentation osseuse, est connue pour entraîner des conséquences sur les tissus mous [1]. L’ampleur de ces modifications est directement liée au degré de mobilisation des lambeaux : plus la fermeture primaire nécessite une traction importante – comme lors d’augmentation osseuse tridimensionnelle –, plus la distorsion tissulaire induite est marquée.
Ces modifications se traduisent notamment par un déplacement de la ligne de jonction mucogingivale et une réduction de la profondeur vestibulaire, survenant fréquemment dans des contextes où la hauteur de tissu kératinisé est déjà limitée. De telles altérations compliquent les manœuvres d’hygiène pour les patients et peuvent nuire à la santé péri-implantaire [2, 3] des restaurations futures en favorisant l’accumulation de plaque et l’inflammation en regard des implants.
Plusieurs techniques de greffes de tissus mous ont été décrites et utilisées pour améliorer l’épaisseur des tissus, rétablir une hauteur adéquate de tissu kératinisé (TK), corriger les défauts muco-gingivaux, approfondir les vestibules et améliorer l’esthétique, que ce soit au niveau des dents ou des sites implantaires [4-7].
La greffe épithélio-conjonctive ou greffe gingivale libre (GEC) décrite par Björn en 1963 [5] est considérée comme le gold standard pour l’augmentation du TK péri-implantaire. C’est une technique prédictible qui présente moins de contraction des greffons par rapport à d’autres techniques. Dans une revue systématique et méta-analyse Thoma et al. [7] ont montré que des techniques alternatives telles que le lambeau déplacé apicalement (LDA) seul, le LDA associé à une matrice collagénique xénogénique présentaient une contraction plus importante et des gains en TK inférieurs. Malgré sa prévisibilité, la GEC présente…