Le cancer des voies aérodigestives supérieures (VADS) au cabinet dentaire

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°16 - 24 avril 2024 (page 62-69)
Information dentaire

Le cancer des voies aérodigestives supérieures (VADS) reste un cancer fréquent. Son traitement fait intervenir différentes modalités thérapeutiques qui ont un impact sur la cavité orale et les soins bucco-dentaires. Le chirurgien-dentiste doit donc être en mesure de respecter certaines précautions dans la prise en charge des patients atteints d’un tel cancer.

Épidémiologie

Le cancer des VADS représente le 5e cancer le plus fréquent avec plus de 17 000 nouveaux cas par an en 2018 [1]. Il est souvent méconnu, mais cependant grave, 5 000 patients décèdent d’un cancer des VADS chaque année [2] et la survie globale à cinq ans, tous stades confondus, est de 34 % [3]. Cette mortalité tend à diminuer au fil des années et du perfectionnement des traitements avec une variation annuelle moyenne du taux de mortalité d’environ -3 % entre 2010 et 2018 [1] .

Compte tenu des facteurs de risque, ce cancer est majoritairement retrouvé chez les hommes (72 % des personnes atteintes d’un cancer des voies aérodigestives supérieures en 2015 étaient de sexe masculin [4]). Cependant, ces dernières années, la consommation d’alcool et de tabac s’étant accrue chez les femmes, on remarque une augmentation du nombre de cas de cancers des VADS chez la femme (+1,7 % entre 2010 et 2018 [1]).

Il survient le plus souvent entre 50 et 64 ans [5].

L’histologie la plus retrouvée est le carcinome épidermoïde, présent dans 90 % des cancers des VADS [2]. Il correspond à une mutation de la couche superficielle de la muqueuse appelée épithélium. On retrouve également d’autres types histologiques comme l’adénocarcinome, le carcinome indifférencié du nasopharynx (UCNT) ou encore des sarcomes.

Facteurs de risque

Les facteurs de risque principaux sont l’alcool et le tabac. Malheureusement, une majeure partie des patients atteints d’un cancer des VADS ont une double exposition. Il existe un effet synergique de ces deux consommations, conduisant à une multiplication de ces deux facteurs. Par ailleurs, le risque de second cancer est plus important chez les patients alcoolo-tabagiques (presque 4 fois plus) compte tenu de l’exposition passée.

Plus récemment, il a été mis en évidence qu’un cancer de l’oropharynx pouvait survenir à la suite d’une infection liée au virus HPV (Human Papilloma…

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